Dans les entreprises

France Teinture – Troyes : grève pour les salaires

Les ouvriers de l’usine France Teinture de Troyes se sont mis en grève lundi 2 octobre pour réclamer une augmentation d’un euro de l’heure.

Cela fait des années que les salaires, à peine au-dessus du smic, même avec l’ancienneté et des horaires en 3x8, y sont bloqués. Lors de chaque négociation anuelle obligatoire, le patron repoussait toute augmentation sous prétexte de la fragilité du site et de l’activité de teinture textile, illustrée par les fermetures d’usines depuis des dizaines d’années dans la région troyenne.

Mais la réimplantation de la production textile du Coq sportif dans la ville voisine de Romilly a fortement augmenté les commandes de ce façonnier qu’est France Teinture, au point que l’équipe de nuit est rappelée certains dimanches. Forts de ces commandes à honorer dans les plus brefs délais et des gigantesques bobines déjà en partie traitées, donc susceptibles de pourrir sur place, les travailleurs ont senti que c’était le bon moment pour réclamer leur dû.

Alors, à l’initiative de la CGT et avec le soutien de FO, les trois équipes se sont mises en grève avec piquet devant l’usine pour obtenir une rallonge d’un euro de l’heure, faisant connaître leur mouvement dans la presse, à la télévision locale et auprès du milieu militant. Ils ont reçu de nombreux soutiens, notamment d’anciens ouvriers du site ravis d’assister à cette action collective sur les salaires qu’ils n’avaient jamais vue de leur temps.

Le jour même, le patron cédait en partie. La direction s’est engagée à une augmentation de 2 % dès septembre et à deux autres en février et juillet de l’an prochain, ainsi qu’au versement d’une prime de 70 euros en novembre. Il a aussi ajouté une prime de 25 euros par dimanche travaillé.

Cela représentant presque la moitié de ce que les grévistes réclamaient, les travailleurs ont repris le travail le lendemain avec le sentiment de s’être fait respecter et d’avoir fait reculer le patron.

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