Leur société

CICE : au bonheur du grand patronat

D’après un rapport du comité de suivi du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), qui consiste en une réduction d’impôt sur les sociétés, les patrons ont touché la bagatelle de plus de 60 milliards depuis sa mise en place par Hollande en 2013.

Quant aux créations d’emplois, elles ne sont bien sûr pas au rendez-vous. Le comité avoue même seulement « 100 000 emplois sauvegardés ou créés sur la période 2013-2015 », mais dans une fourchette très large allant de 10 000 à… 200 000 emplois. Autant dire qu’il n’en sait rien. On est loin des 300 000 emplois promis par Hollande ou du million d’emplois de Gattaz, le président du Medef. En fait, la plupart des grands groupes bénéficiaires du CICE comme Peugeot, Sanofi, Orange, ont continué à sabrer dans leurs effectifs. Il n’y a là rien de très étonnant, car ces promesses de créer des emplois sont toujours des excuses qui camouflent les aides au patronat.

Dans la même veine, d’après le même comité, le CICE n’a eu aucun effet sur les investissements et sur les salaires, sauf peut-être pour les plus hauts. Et, comme toujours, il a surtout servi aux plus grosses entreprises car, déclare-t-il, les petites « ont transmis une partie de leur CICE à leurs entreprises clientes ou donneuses d’ordres, en réduisant ou en limitant la hausse des prix des biens et des services ». En clair, les grosses sociétés ont exigé de leurs fournisseurs et de leurs sous-traitants qu’ils répercutent le CICE en baissant leurs prix. Pas étonnant, le racket des grands groupes sur les petits est la règle générale et c’est pourquoi les aides de l’État aux petites entreprises finissent toujours dans les caisses des plus grandes.

Le CICE a donc répondu entièrement à ses objectifs : arroser le grand patronat à coups de milliards, sans aucune contrepartie.

Et ce n’est pas fini. 2019 sera une année en or pour les patrons : ils toucheront la baisse des cotisations patronales et le dernier CICE, soit un cadeau supplémentaire de 13 milliards !

Au royaume du capitalisme, si les gouvernements passent, les cadeaux au patronat demeurent et, bien sûr, augmentent d’année en année.

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