Belgique : la journée de grève des services publics11/10/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/10/P9_Belgique_rassemblement_greve_Mons_2017-10-10_C_LO.jpg.420x236_q85_box-3518%2C0%2C10260%2C3792_crop_detail.jpg

Dans le monde

Belgique : la journée de grève des services publics

En Belgique, par le hasard des calendriers syndicaux mais pour des raisons assez similaires, le syndicat des services publics FGTB, la CGSP, appelait à la grève mardi 10 octobre, tout comme en France.

Illustration - la journée de grève des services publics

L’impact de la grève a été important chez les cheminots de la SNCB, dans les bus, dans les écoles, surtout dans le Hainaut et la région de Liège, apparemment moins en Flandre. Il faut dire que les deux autres syndicats n’appelaient pas, des discussions étant en cours avec le gouvernement selon le secrétaire fédéral du syndicat libéral des cheminots !

Depuis 2014 qu’il est en place, le gouvernement fédéral à majorité de droite met en œuvre de nombreuses mesures d’austérité contre la population. Il ne fait là qu’aggraver celles déjà engagées par le précédent gouvernement de coalition dirigé par les socialistes. Il y a d’abord un fort désinvestissement dans les services publics. Cela va jusqu’à la fermeture de tunnels et de ponts routiers d’accès à Bruxelles à cause de leur délabrement.

La SNCB est particulièrement touchée par une réduction de budget de 1,2 à 3 milliards d’euros. Le personnel a été réduit de 4 000 équivalents temps-plein en trois ans et demi, passant de 34 450 à 30 460, avec « une hausse de productivité de 4 % par an réalisée presque entièrement sur le dos des travailleurs », selon le quotidien Le Soir.

De plus, pendant cet été, la NV-A, le parti nationaliste flamand qui pèse fortement dans la coalition du gouvernement fédéral, a agité un projet de privatisation de la SNCB… Il a été certes démenti par le reste du gouvernement, mais la mise en place d’un service minimum est à l’ordre du jour, notamment dans les transports, qui vise en fait à remettre en cause le droit de grève. Il s’y ajoute le relèvement de l’âge de la retraite, mais aussi la négociation en cours sur les critères de pénibilité. Actuellement, les roulants belges peuvent partir en retraite à 55 ans après trente ans de service. Reculer l’âge de la retraite alors que la pression du travail est déjà difficilement supportable est inacceptable.

Faute de manifestation nationale, il a été difficile pour les grévistes de se rendre compte de l’ampleur de la mobilisation.

La presse a dénoncé une grève politique organisée par la FGTB pour soutenir le PS qui vient d’être exclu de la coalition gouvernementale en Wallonie. Il y a peut-être du vrai pour les dirigeants wallons de la FGTB, mais ce n’est certainement pas le cas des militants syndicaux ni des travailleurs dans leur ensemble. Et c’est bien à une véritable grève de l’ensemble des travailleurs, du public comme du privé, qu’il faudra aboutir pour faire reculer un patronat arrogant servi par un gouvernement sans scrupule.

Partager