Dans le monde

Union européenne : l’accueil des barbelés

Le mécanisme de relocalisation obligatoire des réfugiés dans différents pays d’Europe venant à son terme, l’Union européenne a décidé de nouvelles mesures d’accueil ou plutôt de contingentement et de renvoi des migrants.

En septembre 2015, devant la mauvaise volonté des pays européens, sauf l’Allemagne, d’accueillir des réfugiés, et même de les laisser franchir leurs frontières, comme la Hongrie ou la Pologne, la Commission européenne a décidé d’imposer des quotas obligatoires de migrants à prendre en charge pour chaque pays de l’Union, avant septembre 2017.

Le résultat est un échec : sur 160 000 relocalisations initialement prévues, 29 000 seulement ont été réalisées, dont 8 500 en Allemagne et 4 500 en France. Et 8 000 autres migrants auront peut-être une place dans un des pays européens. Le nombre de relocalisations prévues était déjà dérisoire, mais le bilan est lamentable. Rien que depuis le 1er janvier 2017, d’après l’Office international des migrations, environ 135 000 migrants ont gagné l’Europe et plus de 2 600 sont morts en Méditerranée.

Tout ce que propose maintenant l’Union européenne, c’est un autre quota, ridicule, de 50 000 places en deux ans pour des réfugiés venant directement de Libye ou du Niger à qui elle proposerait un passage légal et sécurisé pour leur éviter, dit-elle, la traversée clandestine en Méditerranée.

Pour le reste, son objectif est de renvoyer au plus vite 1,5 million de migrants qui ne peuvent obtenir le droit d’asile. Elle envisage aussi de prolonger, de six mois à trois ans, l’autorisation temporaire de revenir au contrôle aux frontières, appliquée par plusieurs États au nom de la lutte contre le terrorisme. Un contrôle dont la Police aux frontières française use et abuse déjà, en particulier à la frontière italienne en multipliant les non-admissions d’étrangers en situation irrégulière.

Au fil du temps, l’espace Schengen, paraît-il sans frontières mais de plus en plus hérissé de points de contrôle et même de barbelés, révèle ce qu’il est : un espace sous contrôle, fermé aux pauvres.

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