Hôtels de luxe : les salariés sous-traitants dans le collimateur04/10/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/10/LO2566_0.jpg.445x577_q85_box-0%2C11%2C158%2C216_crop_detail.jpg

Leur société

Hôtels de luxe : les salariés sous-traitants dans le collimateur

Depuis des années, des travailleurs des hôtels de luxe se battent contre la politique du diviser pour régner pratiquée par les directions de ces hôtels.

Chargés du nettoyage, du gardiennage ou des nombreux autres services proposés à la clientèle, la plupart des travailleurs des hôtels de luxe sont employés par des entreprises sous-traitantes. Seule une minorité d’entre eux est salariée par l’hôtel lui-même. Mais, dans plusieurs hôtels, le syndicat CGT a réussi à faire élire des travailleurs des entreprises sous-traitantes comme délégués du personnel de l’hôtel, ce qui est permis par le Code du travail.

Cela ne plaît évidemment pas aux directions des hôtels ni à celles des entreprises sous-traitantes, et elles mènent parfois la vie dure aux délégués du personnel ainsi élus. C’est ce qui vient d’arriver à Bilal Coulibaly, salarié de l’entreprise de nettoyage Acqua et élu délégué du personnel à l’hôtel du Collectionneur, près du parc Monceau à Paris. Alors qu’il avait été agressé à coups de chaise dans la cafétéria du personnel de .l’hôtel, la direction d’Acqua retournait la situation et lançait une procédure de licenciement contre lui en l’accusant d’avoir sorti un couteau, ce que tous les témoins niaient.

Le soutien à Bilal s’est vite organisé. Mercredi 27 septembre, des femmes de chambre d’Acqua et des salariés de l’hôtel du Collectionneur se sont mis en grève, et un rassemblement a été organisé à midi devant l’hôtel, où sont venues une centaine de personnes. Lundi 2 octobre, les travailleurs d’Acqua ont de nouveau débrayé et ont rejoint le deuxième rassemblement organisé devant l’hôtel. Leur détermination a payé : la direction a décidé de retirer la procédure de licenciement et Bilal a repris le travail le lendemain.

Macron, dont les ordonnances font le catalogue des desiderata des patrons, n’a pas oublié ceux des hôtels de luxe. Un petit article passé inaperçu stipule que « pour les salariés mis à disposition […], la condition de présence dans l’entreprise utilisatrice est de douze mois continus pour y être électeurs. Les salariés mis à disposition ne sont pas éligibles dans l’entreprise utilisatrice. » C’est une crapulerie de plus, dans la longue liste des attaques contre les salariés que contiennent les ordonnances. Les salariés des hôtels de luxe qui ont participé aux manifestations des 12 et 21 septembre ne s’y sont pas trompés, et ils comptent bien continuer la mobilisation.

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