Chantier STX – Saint-Nazaire : coréen, français, italien, un patron reste un patron04/10/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/10/LO2566_0.jpg.445x577_q85_box-0%2C11%2C158%2C216_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chantier STX – Saint-Nazaire : coréen, français, italien, un patron reste un patron

La vente récente des chantiers navals STX de Saint-Nazaire au groupe Italien Fincantieri, intervenue au lendemain du rapprochement Alstom-Siemens, a donné lieu à une surenchère de patriotisme économique.

Des politiciens de tout bord aux directions des centrales syndicales en passant par les journalistes, tous y sont allés de leur couplet nationaliste : « On brade nos entreprises ! », « On liquide nos fleurons industriels ! » Un couplet d’autant plus ridicule que, jusqu’ici, le chantier appartenait pour les deux tiers des actions… à un groupe coréen !

L’opération de vente du chantier naval, qui dure depuis plus d’un an et qui va durer quelques mois encore, permet à ceux qui se placent en bons gestionnaires ou conseilleurs du capitalisme de faire croire aux travailleurs du chantier et d’ailleurs qu’avoir un patron français serait mieux pour eux.

Mais c’est justement une direction des chantiers bien française, se succédant à elle-même depuis plus de dix ans, qui a réduit de moitié les effectifs en CDI et augmenté la précarité parmi les travailleurs. Et tout cela sous la direction de quatre actionnaires successifs de nationalités différentes, parmi lesquels l’État français ! C’est cette même direction qui a reçu l’assurance de continuer à œuvrer sous Fincantieri.

Alors que le patronat met en permancence les travailleurs en concurrence pour augmenter ses profits, on voit bien l’intérêt qu’il y a à nous faire croire que l’ennemi est ailleurs, que ce soit le patron étranger ou le travailleur étranger, voire même le travailleur de la région d’à côté. Ces discours, repris, y compris par les défenseurs syndicaux d’une « bonne » politique industrielle, mènent les travailleurs dans une impasse.

Aux Chantiers, l’annonce de la vente à Fincantieri n’a guère changé les discussions habituelles sur le sujet parmi les travailleurs. La faiblesse des salaires, les conditions de travail dégradées et le manque d’embauches sont des sujets qui, quels que soient leur statut ou leur nationalité, les concernent tous. Les patrons le savent et voudraient bien les diviser. Mais la force des travailleurs dépend justement de leur capacité à s’unir pour opposer leur force collective au patronat, quelle que soit sa nationalité.

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