Handicap à l’école : des situations insupportables

27 Septembre 2017

Le candidat Macron avait fait de la « question du handicap » un thème central de sa campagne, il s’était fermement engagé « à créer tous les postes d’AVS (auxiliaires de vie scolaire, qui accompagnent les enfants handicapés en classe) pour que les enfants vivant en situation de handicap puissent aller à l’école ».

Trois semaines après la rentrée, les promesses de Macron se heurtent à la réalité. Au moins 3 500 enfants handicapés sont toujours en attente d’un AVS, un chiffre donné par les associations de parents, et admis par le gouvernement.

Comment le gouvernement se justifie-t-il ? Il connaîtrait des difficultés de recrutement, en effet, la majorité des AVS sont recrutés en contrat précaire à temps partiel (20 h) payé 700 euros. Le gouvernement se plaint de ne pas avoir assez de candidats. Mais depuis longtemps les familles d’enfants handicapés, comme les enseignants, réclament que ces emplois soient pérennes, et que les personnes formées puissent exercer leur métier sur le long terme.

Au-delà du manque d’AVS dans l’urgence de cette rentrée, les familles d’enfants handicapés et les enseignants les accueillant en classe connaissent bien des difficultés au quotidien. Pour qu’un enfant en situation de handicap soit accompagné d’un AVS, il faut obtenir la notification délivrée par la Maison du handicap, après étude du dossier déposé par les parents. Or dans certains départements comme la Seine-Saint-Denis, cette notification met des mois à venir, parfois un an, après l’arrivée de l’enfant dans la classe. Et lorsque l’AVS est accordé, parfois son service ne couvre pas entièrement le temps de classe.

Enfin, certains enfants handicapés, même accompagnés d’un AVS, ne peuvent pas suivre l’enseignement. Ils attendent une place en structure d’accueil spécialisée, mais le nombre de places dans ces structures est insuffisant.

Alors, derrière les beaux discours des gouvernants, les familles et les enseignants sont souvent dans des situations intenables, simplement parce que les moyens ne sont pas attribués pour offrir aux enfants un accompagnement de qualité.

Gaëlle Regent