Vaccins : ne pas se tromper de cible13/09/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/09/2563.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Vaccins : ne pas se tromper de cible

Samedi 9 septembre, une manifestation était organisée devant le ministère de la Santé pour protester contre le projet du gouvernement de rendre obligatoire, à partir du 1er janvier 2018, onze vaccins pédiatriques au lieu de trois aujourd’hui.

Si seulement quelque trois cents personnes étaient rassemblées, ils sont beaucoup plus nombreux ceux qui, notamment sur les réseaux sociaux, se déclarent méfiants voire opposés à la vaccination. Dans le rassemblement, des pancartes affirmaient « Non à la dictature vaccinale » et « Liberté de choix ». C’est vraiment un signe des temps, d’un temps où on a oublié les ravages que faisaient autrefois les maladies infectieuses.

Mais si on en est là, c’est justement grâce entre autres à cet extraordinaire progrès que fut et qu’est toujours la vaccination. Si des vaccins ont permis de faire reculer les épidémies, c’est parce qu’ils sont administrés à des populations entières et non pas en fonction d’une décision individuelle ni d’un quelconque choix personnel. Contrairement aux autres médicaments, la vaccination n’est pas un traitement individuel. Par définition, elle est un traitement collectif. Elle ne peut être efficace que si l’immense majorité de la population est vaccinée afin de ne plus offrir de réceptacle à la multiplication du microbe considéré. C’est ainsi que la campagne mondiale de vaccination antivariolique a permis l’éradication de la variole c’est-à-dire l’élimination sur toute la Terre du virus qui en est la cause.

Les trois vaccins aujourd’hui obligatoires (diphtérie, tétanos et poliomyélite) sont administrés à 97 % des jeunes enfants. Pour les huit autres, ceux qui sont actuellement recommandés, la couverture vaccinale s’échelonne entre 70 et 96 %. Pour la rougeole, par exemple, elle est de 78 %. Une telle couverture est insuffisante pour protéger l’ensemble des enfants et, entre 2008 et 2012, 23 000 cas de rougeole ont été déclarés qui ont conduit à des hospitalisations et à dix décès. C’est en partie ce qui avait conduit le précédent gouvernement à mettre en place un « plan d’action » afin de « reconquérir la confiance des citoyens au titre de l’intérêt collectif », ce que le gouvernement actuel traduit par l’obligation de vaccination pour ces huit vaccins.

Faut-il que les vaccins recommandés deviennent obligatoires ? Le problème n’est pas là. Qu’ils soient recommandés ou obligatoires, il faut surtout que les vaccins soient administrés comme il se doit et que l’importance sanitaire de la vaccination soit comprise et appréciée pour le progrès médical majeur qu’elle a apporté.

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