Dans les entreprises

SNCF : train d’attaques annoncé

La presse vient de rendre publique une déclaration de Macron concernant « l’adoption d’une loi-cadre au premier semestre 2018 pour acter la disparition du régime spécial de retraite de la SNCF. » Après les réformes de 2007 et 2010, cette mesure se traduirait par un nouveau recul de l’âge de la retraite pour les cheminots et une amputation de son montant.

En échange de cette régression majeure, Macron a eu le culot de promettre un prétendu « deal » consistant à reprendre au compte de l’État la dette de 44 milliards d’euros de SNCF Réseau. Comme si cette dette était celle des cheminots, eux qui ont vu leur salaire gelé et leurs effectifs fondre alors que bétonneurs et banquiers se gavaient d’argent public !

Autre attaque frontale, deux sénateurs ont déposé le 6 septembre, en total accord avec le gouvernement, une proposition de loi sur l’ouverture à la concurrence du transport voyageurs. Cela supprimerait le monopole de la SNCF à partir de décembre 2019 sur les TER et les trains interrégionaux, puis à partir de décembre 2020 sur les TGV.

En cas de perte d’un marché par la SNCF, dans une région par exemple, les cheminots concernés seraient transférés, de gré ou de force, vers l’entreprise privée qui imposerait sa propre réglementation du travail, l’amplitude des journées, le nombre de repos annuels, etc. En cas de refus de transfert, il y aurait rupture du contrat de travail et donc licenciement.

C’est bien là l’objectif de cette ouverture à la concurrence : diviser et menacer de licenciement tout travailleur qui refuserait un allongement de la durée du travail, la flexibilité de ses horaires. C’est exactement ce que le gouvernement veut imposer à l’échelle de l’ensemble du monde du travail.

Ensuite, selon Le Parisien, la direction souhaite aussi restreindre les facilités de circulation, qui permettent aux cheminots et à leur famille de circuler gratuitement ou à tarifs préférentiels.

Enfin, la direction vient d’annoncer son intention d’encadrer encore plus le droit de grève. Depuis 2007, elle oblige les conducteurs, contrôleurs et aiguilleurs à se déclarer grévistes individuellement 48 heures à l’avance. Dès le mois de novembre prochain elle veut élargir cette contrainte aux agents des ateliers de maintenance, à ceux chargés de l’information aux voyageurs, aux chefs de service etc.

Si certains cheminots n’en étaient pas convaincus, cette avalanche de mesures montre que la guerre sociale que le gouvernement a déclarée aux travailleurs les concerne directement. Elle vise tous les travailleurs, du public comme du privé, actifs, chômeurs ou retraités, quel que soit leur statut ou leur contrat de travail.

Le 12 septembre, la CGT a compté 21 % de grévistes à la SNCF, tous collèges confondus. Reste donc à élargir et approfondir le mouvement en vue de la prochaine étape : le 21 septembre.

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