Migrants : Un sommet Europe-Afrique pour les repousser30/08/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/08/2561.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Migrants : Un sommet Europe-Afrique pour les repousser

Le 28 août, un mini-sommet, visant à stopper l’arrivée de migrants d’Afrique en Europe, a réuni, à l’initiative de Macron, quelques dirigeants européens et africains, à Paris.

Macron voudrait obtenir des dirigeants africains qu’ils acceptent de trier les réfugiés loin des côtes européennes, au Tchad et au Niger, afin que seuls ceux « éligibles au droit d’asile » aient la possibilité de venir. Les autres seront « réinstallés », c’est-à-dire renvoyés vers leur pays d’origine. Alors que nombre d’ONG soulignent que la route du Sahel, qui débouche au Tchad et au Niger, est une des plus meurtrières, c’est condamner à mort une partie de ceux qui seront refusés et qui devront la reprendre.

Déjà en 2015, lors d’un sommet à La Valette, l’Union européenne avait promis près de deux milliards d’euros à plusieurs États africains, afin qu’ils retiennent les candidats au départ. L’année suivante, un accord avait été passé avec la Turquie, bloquant les réfugiés originaires du Moyen-Orient dans des camps sur le territoire turc, et y rapatriant une partie de ceux qui se trouvaient déjà en Grèce.

Aujourd’hui, les dirigeants européens souhaitent l’application de la même politique en Afrique. Macron avait déjà proposé, en juillet dernier, de créer en Libye de tels « hot spots », ces camps permettant de faire le tri entre réfugiés de guerre et migrants dits « économiques ». Comme s’il n’était pas légitime de fuir la misère ! Et puis, cette distinction cache mal la volonté de fermer la porte à tout le monde. Dans les camps du Liban, de Turquie et de Jordanie, où un tel tri est en place depuis 2015, seules 5 500 demandes d’asile ont été accordées par la France.

Les puissances européennes cherchent en fait à arrêter l’ensemble des migrants. Alors que 14 000 personnes sont mortes en Méditerranée depuis 2014, les dirigeants européens continuent donc de chercher une solution, non pour secourir ceux qui tentent de rejoindre l’Europe, mais pour les empêcher de le faire.

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