Mélenchon : une opposition… mais sur quel terrain ?30/08/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/08/2561.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mélenchon : une opposition… mais sur quel terrain ?

L’université de la France insoumise (FI) qui vient de se clore à Marseille s’est inscrite, comme on pouvait s’y attendre, dans le scénario choisi depuis de longs mois par Jean-Luc Mélenchon : se façonner l’image du principal, voire du seul opposant à Macron.

Après les scores réalisés à l’élection présidentielle, puis aux élections législatives qui ont donné à la France insoumise 17 députés, relayé depuis par les médias qui soulignent complaisamment ses bons mots et son cabotinage, il n’est pas exclu que Mélenchon atteigne son objectif.

Principal opposant, sélectionné parmi ceux qui, de l’extrême droite à la gauche parlementaire, briguent ce titre, qu’est-ce que cela signifie pour la défense des intérêts du monde du travail ? Pas grand-chose ! Jean-Luc Mélenchon (ou ses proches) le laisse entendre en des termes qui restent extrêmement prudents : opposant, soit, mais pas trop. Ainsi Adrien Quatennens, jeune élu de la France insoumise, a pris le soin de préciser : « Nous ne sommes pas des gens échevelés, avec le couteau entre les dents. » Manière de rappeler que la France insoumise entend limiter son opposition au cadre institutionnel, en se posant en relève du gouvernement Macron, dans le cadre d’une coalition parlementaire. Bref, une énième combinaison politicienne qui signifie toutes les compromissions possibles et imaginables.

La posture d’opposant que Mélenchon affiche ne se situe pas sur le terrain des intérêts des travailleurs. Il ne le prétend d’ailleurs pas. Mélenchon parle du peuple, se revendique même du populisme, et pas de la lutte de classe du point de vue des intérêts des exploités. Mélenchon appelle “les gens”, comme il aime depuis quelque temps à désigner la population, à « déferler sur Paris » le 23 septembre, en réalité pour l’introniser comme chef de file de l’opposition. A contrario, l’enjeu pour le monde du travail, seule force sociale disposant des moyens d’imposer un coup d’arrêt à l’offensive antiouvrière de Macron, est de parvenir à se mobiliser derrière ses objectifs propres, en commençant par se saisir de la journée du 12 septembre.

Les dirigeants mélenchonistes affirment que ces deux manifestations seraient complémentaires. Complémentaires ? Voire ! Mais aujourd’hui ce qui les différencie mérite d’être souligné.

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