Égypte : grève victorieuse des ouvriers du textile30/08/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/08/2561.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Égypte : grève victorieuse des ouvriers du textile

Durant près de deux semaines en ce mois d’août, une grève a paralysé l’usine Misr Spinning and Weaving Company (MSWC), la plus importante usine textile d’Égypte avec ses 25 000 travailleurs, située à Mahalla al-Kubra, dans le delta du Nil.

La grève avait éclaté devant le refus de la direction de cette usine, appartenant à l’État, d’appliquer la prime de 10 % et la prime de cherté de la vie, également de 10 %, décidées cette année par le gouvernement. En plus de ces augmentations, qui compensent à peine la forte inflation et les conséquences des cures d’austérité qui touchent le pays depuis quelques mois, les ouvriers ont réclamé l’augmentation de la contribution alimentaire et aussi des changements dans la politique de promotion au sein de l’entreprise, dont l’encadrement est miné par la corruption.

La direction, soutenue par le gouvernement, a usé de divers moyens pour contrer la grève, comme l’accusation de sabotage de l’économie nationale, relayée par les médias, le blocage du versement des salaires aux grévistes, et aussi la tentative de faire redémarrer l’usine par les agents de sécurité. Les 16 000 travailleurs grévistes ont également subi la présence des forces de sécurité et celle des blindés stationnés autour de l’usine pour empêcher l’extension des manifestations dans la ville.

Devant la détermination des grévistes, la direction, après maintes tergiversations, a dû accepter l’ensemble des revendications.

Cette grève est d’autant plus significative qu’elle est survenue alors que, depuis plusieurs mois, le pouvoir du général al-Sissi intensifie la répression contre les opposants politiques et aussi contre les ouvriers combatifs. Le 22 mai dernier, les forces de répression étaient violemment intervenues contre une grève à l’usine de ciment Tourah Cement Company, au sud du Caire. 32 travailleurs de cette entreprise privée avaient été emprisonnés pour avoir exigé des contrats à temps plein.

Ce régime, au pouvoir à la suite d’un coup d’État en 2013, continue à bénéficier du soutien politique et militaire des grandes puissances impérialistes qui comptent sur lui pour asseoir leur domination dans la région.

Les travailleurs de l’usine MSWC ont menacé de reprendre la grève en cas de non-application des promesses de la direction. Ils ne se fient pas aux promesses et, avec raison, comptent d’abord sur leurs propres forces pour se défendre face à ce régime et cet ordre mondial qui les affament.

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