Contrats aidés : l’hypocrisie de Pénicaud30/08/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/08/2561.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contrats aidés : l’hypocrisie de Pénicaud

Le gouvernement avait annoncé au début du mois d’août en rester aux 293 000 contrats aidés budgétés sur 2017, alors que 459 000 contrats avaient été signés en 2016. Suite aux pressions de maires de La Réunion qui ont retardé la rentrée et aux protestations de nombreuses collectivités publiques, il les a augmentés ces derniers jours à 310 000. Mais il est prévu d’en diminuer encore le nombre en 2018.

Les contrats aidés, qu’ils portent le nom de CUI, CAE ou contrat d’avenir, sont financés à 70 % par l’État. S’ils servent depuis 1984 de moyen de sortir temporairement une partie des chômeurs des chiffres officiels, ils comblent le manque de travailleurs dans les collectivités territoriales, les services publics, les associations, manque dû à la réduction de leur budget de fonctionnement.

La ministre du Travail, Pénicaud, justifie sa décision de supprimer ces milliers d’emplois par le fait que les contrats aidés ne sont pas de vrais emplois. En attendant, tous ceux qui attendent de savoir s’ils obtiendront le renouvellement de leur contrat se demandent s’ils devront vivre avec le revenu minimum de solidarité, soit un peu plus de 400 euros ou quelques centaines d’euros supplémentaires.

Bien sûr, les contrats aidés ne sont pas de vrais emplois – encore faut-il savoir ce que l’on entend par là – mais les gouvernements successifs en portent la responsabilité. Non seulement ces contrats sont à temps partiel, précaires, mais ils ne s’adressent qu’à des travailleurs qui n’ont pas pu retrouver d’emploi et sont donc en fin de droits. Dans la majorité des cas, ils ne débouchent pas sur une embauche. Le salarié, s’il ne retrouve pas d’emploi, doit attendre d’être à nouveau en fin de droits pour pouvoir demander un nouveau contrat aidé. Ces salariés vivent de ce fait avec des revenus oscillant entre 400 et 700 euros environ, tout en accomplissant régulièrement des tâches indispensables.

Ces conditions d’embauche sont justifiées par le mythe de la nécessité de réinsérer les salariés privés d’emploi depuis longtemps. Comme si les travailleurs au chômage étaient responsables de leur situation, comme si c’était lié à leur manque de compétences !

Le comble, c’est que ce sont parfois de nouvelles tâches qui leur sont réservées. Par exemple, alors que la société a reconnu la nécessité de permettre aux enfants handicapés d’être scolarisés dans les établissements scolaires en étant accompagnés par une auxiliaire de vie scolaire (AVS), les gouvernements successifs ont sans vergogne décidé d’utiliser des personnes en contrat d’insertion pour assurer cette tâche.

Alors, il ne tiendrait qu’à la ministre de transformer ces contrats précaires en emplois pérennes pour tous ceux qui souhaitent être maintenus dans leur activité.

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