Yémen : une guerre passée sous silence23/08/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/08/2560.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Yémen : une guerre passée sous silence

Face à la catastrophe dans laquelle s’enfonce le Yémen, l’ONU, silencieuse jusqu’ici, s’est fendue d’une déclaration.

Par la voix d’un de ses dirigeants, l’ONU affirme que, sur les 27 millions d’habitants que compte le Yémen, deux tiers sont dans un état de malnutrition avancé, 7 millions sont menacés par la famine et 16 millions n’ont pas accès à l’eau. À cela s’ajoute une épidémie de choléra qui atteindrait 300 000 personnes.

Un rapport pointe la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite dont « le nombre de bombardements a été multiplié par trois, chaque mois, par rapport à 2016 ». Une dénonciation bien tardive quand on sait que cela fait plus de deux ans que cette coalition, à laquelle participent également les Émirats arabes unis et l’Égypte, bombarde sans relâche le Yémen, le pays le plus pauvre du monde arabe, faisant des dizaines de milliers de morts, détruisant routes, écoles et hôpitaux. Le dernier bombardement en date a encore fait au moins 30 morts. Aux bombardements s’ajoute un blocus aux conséquences désastreuses pour un pays qui ne peut assurer que 30 % de ses besoins alimentaires, d’autant que la plupart des équipements par lesquels transite l’aide humanitaire ont été détruits.

Mais si l’Arabie saoudite se sent les coudées franches, c’est qu’elle agit avec la complicité de grandes puissances – les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France – qui lui fournissent un appui à travers les ventes d’armes, une aide technique et un silence diplomatique complaisant. Cela explique sans doute le peu d’empressement de l’ONU à intervenir.

La réaction de l’ONU traduit aujourd’hui l’inquiétude des dirigeants des puissances impérialistes. Non du fait du nombre de victimes, dont ils se moquent, mais parce que le conflit s’enlise. L’intervention saoudienne était motivée par le souci de venir en aide au régime en place, menacé par une rébellion soutenue par l’Iran. Malgré sa puissance de feu, l’Arabie saoudite ne parvient pas à venir à bout de cette rébellion qui semble gagner en popularité au sein de la population. Des observateurs font également état de la prolifération des cellules d’al-Qaida et de Daech dans cette région située aux abords de la mer Rouge où transite une bonne partie du commerce mondial.

L’impérialisme se montre une nouvelle fois impuissant devant les calamités qu’il a lui-même engendrées.

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