Renault : profits augmentés, exploitation et précarité aussi16/08/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/08/p10_Croissance_des_profits_Lupo1.jpg.420x236_q85_box-0%2C249%2C960%2C789_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault : profits augmentés, exploitation et précarité aussi

« Le groupe Renault affiche de nouveaux chiffres record pour un premier semestre », a déclaré son PDG Ghosn, le 28 juillet, lors de la présentation des résultats du premier semestre 2017. Le résultat net est de 2,4 milliards, à comparer au 1,5 milliard du premier semestre 2016. Ghosn peut être content, ainsi que les actionnaires, qui voient l’action augmenter de 59 %, à 8,77 euros au premier semestre 2017 au lieu de 5,51 euros un an plus tôt.

Illustration - profits augmentés, exploitation et précarité aussi

Ces profits sont le résultat d’une augmentation importante de l’exploitation. Les cadences dans les usines augmentent. Par exemple à l’usine de Douai, dans le Nord, la direction a imposé en avril dernier un rythme de 60 véhicules produits à l’heure, au lieu de 47 il y a sept mois. Mais, pour atteindre cet objectif, elle n’a embauché aucun travailleur supplémentaire. Ce sont toujours 3 400 embauchés et 2 000 intérimaires qui montent ces modèles dits de haut de gamme qui rapportent tant à Renault.

Les changements ont été techniques : réorganisation des postes de travail, avec de plus en plus de robots pour apporter les pièces sur chaîne. La première conséquence est que les hommes sont censés suivre le rythme des robots : ils ont plus d’opérations à réaliser qu’auparavant, et en moins de temps. Partout, les cadences sont difficiles à tenir, surtout sur les chaînes de montage où les travailleurs intérimaires représentent entre 70 et 90 % de l’effectif des usines. La précarité explose dans tous les sites. Les accidents du travail s’accroissent, de même que le nombre de troubles musculo-squelettiques qui font souffrir toutes les articulations.

Que ce soit dans les usines ou les bureaux d’études, les travailleurs partis à la retraite ne sont pas remplacés. Ce sont plusieurs milliers de postes qui ont été supprimés. La flexibilité augmente : les volumes de production sont à un très haut niveau. Ainsi, les heures supplémentaires et les samedis travaillés imposés sont en augmentation.

Quant aux salaires, ils sont quasiment bloqués depuis 2013. Dans les usines, la direction a essayé avant les congés d’été de ne pas payer les heures supplémentaires des intérimaires. Mais à l’usine de Flins, dans les Yvelines, des groupes d’intérimaires se font fait respecter, ensemble ils ont fait reculer la direction.

Les milliards de profits accumulés depuis des années ont été créés par les travailleurs de Renault, les intérimaires, les prestataires. Alors, il y a de l’argent pour augmenter les salaires, embaucher tous les intérimaires, les prestataires : c’est même un dû.

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