Contrats aidés en baisse : une attaque de plus16/08/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/08/2559.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contrats aidés en baisse : une attaque de plus

Alors qu’à La Réunion la rentrée scolaire devait avoir lieu le 18 août, les 24 maires de l’île menacent de repousser celle des écoles primaires et maternelles. Ils affirment qu’ils ne pourront pas assurer la sécurité des enfants dans les transports scolaires, les cantines, ainsi que toutes les tâches qui leur incombent.

Ces tâches sont essentiellement effectuées par des travailleurs en contrats aidés, avec généralement une durée de six mois, renouvelables dans certaines conditions. Ce type de contrat ne coûte quasiment rien à l’employeur car le salaire est payé en grande partie par l’État. Il y a quelques jours, le préfet de La Réunion a annoncé qu’il n'y aurait que 1 800 contrats aidés, au lieu des 3 298 demandés par les maires.

Le gouvernement avait prétendu mi-juillet qu’il avait augmenté le budget dédié aux contrats aidés. Mais la ministre du Travail, Murielle Pénicaud, a fini par avouer que son objectif, 110 000 contrats sur le second semestre, est en baisse de 40 % par rapport au premier. En juin, les contrats d’avenir, destinés aux jeunes, ont déjà été supprimés.

Ces emplois dits d’insertion sont en réalité devenus indispensables au bon fonctionnement des établissements scolaires, des maisons de retraite, des hôpitaux et de bien d’autres administrations encore. La fonction d’accompagnant d’élève handicapé par exemple est essentiellement assurée par des personnes en contrat aidé.

Ces contrats, qui ont changé de nom à plusieurs reprises, existent depuis 1984. Des milliers de chômeurs se sont retrouvés à travailler à mi-temps, par intermittence, pour un salaire de 680 euros par mois. Certains d’ailleurs ont des carrières constituées de ce type de contrats.

La réaction des maires et députés de La Réunion met particulièrement en lumière la nécessité de conserver et même de pérenniser ces postes. Une grande partie des associations et services publics de l’île, en particulier, ont recours à ces travailleurs pour compenser le manque de subventions, des besoins nouveaux ou la baisse des budgets.

Le gouvernement rejette la responsabilité sur ses prédécesseurs, qui ont utilisé au premier semestre deux tiers des crédits annuels alloués, de façon à faire baisser les chiffres du chômage. La ministre, en réduisant les contrats aidés, prétend qu’il faut former les chômeurs pour qu’ils puissent trouver un emploi. En attendant, elle augmente le nombre de ceux qui n’auront même pas un contrat précaire pour sortir la tête de l’eau.

Cette décision est une attaque supplémentaire contre le monde du travail, contre ceux qui voient une possibilité d’échapper au chômage au moins momentanément, contre les salariés qui devront assumer une plus grande charge de travail et contre l’ensemble des classes populaires qui en subiront les conséquences par une dégradation accrue des services.

Partager