Arrêts de travail : pressions sur les médecins16/08/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/08/2559.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Arrêts de travail : pressions sur les médecins

Le syndicat de médecins généralistes MG France dénonce le harcèlement que la Sécurité sociale fait subir aux généralistes pour leur imposer de prescrire moins de jours d’arrêts de travail.

Cette pression n’est pas nouvelle mais s’accroît d’année en année. Les médecins qui arrêtent statistiquement un peu plus que leurs confrères sont dans le collimateur des gestionnaires de l’Assurance-maladie.

En 2015, plus de 16 000 médecins ont été rappelés à l’ordre et menacés d’une procédure leur fixant un objectif chiffré de réduction du nombre de prescriptions d’arrêts de travail. Cela risque de s’aggraver, car l’Assurance-maladie, qui verse annuellement 9 milliards d’indemnités journalières aux salariés en arrêt, vient de s’engager pour 2018 à les réduire de 100 millions d’euros. Les gestionnaires de la Sécurité sociale ne peuvent pourtant pas ignorer l’augmentation du nombre de patients usés par leur travail, physiquement ou psychologiquement. Comme ils n’ignorent pas non plus que les médecins voient de plus en plus de salariés souffrant de pathologies graves, mais qui veulent travailler coûte que coûte, car ils ont peur de se faire mal voir ou de perdre leur emploi en s’arrêtant.

La feuille de route a été fixée par le gouvernement : il faut faire des économies, et faire la chasse aux médecins qui prescriraient trop d’arrêts-maladie.

Le syndicat des médecins généralistes souligne que le métier consiste à soigner, et que l’arrêt de travail fait partie des outils qu’ils ont pour remplir cette mission « dans un monde professionnel de plus en plus dur ». Il dénonce « cette guerre injuste » que leur mène l’Assurance-maladie, et que subissent avant tout leurs patients. Les médecins savent de quoi ils parlent.

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