Venezuela : derrière la crise politique02/08/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/08/2557.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Venezuela : derrière la crise politique

Au Venezuela, moins d’une semaine après l’élection d’une Assemblée constituante marquée par une abstention massive à laquelle appelaient les opposants au gouvernement de Nicolas Maduro, la tension reste très forte à Caracas, la capitale, et dans l’ensemble du pays.

Face aux manifestations de l’opposition qui s’étendent et se durcissent dans diverses régions, Nicolas Maduro défie les partis d’opposition. Sommé par le président des États-Unis, Donald Trump, de laisser la place, il refuse de s’incliner. Il réaffirme sa volonté de continuer la politique de son prédécesseur Hugo Chavez auquel il a succédé en 2013 après le décès de ce dernier. Il s’arroge les pleins pouvoirs tandis que les partis d’opposition continuent d’appeler à sa destitution.

Ce que contestent aujourd’hui les opposants de droite au régime ainsi que les États-Unis, ce ne sont pas les méthodes de Maduro. Ce n’est pas non plus l’impasse dans laquelle s’est enfoncée l’économie. Ce qu’ils combattent est le fait que contre vents et marées les régimes d’Hugo Chavez, puis de Nicolas Maduro aient tenté de desserrer la dictature économique et politique des groupes capitalistes internationaux, à commencer par les groupes américains.

Bien sûr les choix politiques de Hugo Chavez, comme ceux de son successeur, ne font pas d’eux des révolutionnaires. Ni ­Chavez ni Maduro ne sont les représentants des intérêts des classes populaires. Maduro lâchera peut-être les amarres. Mais il est de ceux qui ont osé faire face à la pression de l’impérialisme des États-Unis dans ce continent sud-américain où il impose depuis plus d’un siècle ses diktats.

Aujourd’hui, le gouvernement Maduro se retrouve dans une impasse, accentuée en particulier par la crise mondiale et la chute des prix du pétrole. C’est ce qui laisse la possibilité aux dirigeants de l’opposition, largement soutenus par les États-Unis, de mener une offensive politique. Ils peuvent utiliser le mécontentement et organiser des manifestations répétées auxquelles adhèrent non seulement bien des petits-bourgeois, mais aussi une partie des couches populaires.

Ce n’est certainement pas cette opposition qui ouvrira une issue à la population pauvre. Mais ce n’est pas ce qui intéresse les dirigeants des Etats-Unis. Pour eux, ce qui compte est d’abattre un gouvernement qui a tenté de corriger des injustices subies par les exploités, par la population pauvre.

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