Moralisation de la vie politique : de la poudre aux yeux02/08/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/08/2557.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Moralisation de la vie politique : de la poudre aux yeux

Ce 29 juillet, après une semaine de grand cirque parlementaire, l’Assemblée a adopté le projet de loi intitulé Restauration de la confiance dans la vie politique.

Pendant que des mauvais coups se préparent contre les travailleurs, le débat a constitué un opportun écran de fumée. Contrairement à certaines promesses de Macron, la loi n’interdira pas la très lucrative activité de conseil, qui permet aux députés de facturer leurs connaissances des rouages du système et leurs carnets d’adresses aux affairistes de tout poil. Même la réserve parlementaire, cette enveloppe pratique pour favoriser le clientélisme, ne disparaîtra qu’en 2024... si même elle disparaît

Les fameux lobbys évoqués dans les débats, n’ont, eux non plus, rien à craindre de cette loi. Au contraire, un député parisien LREM a pu déclarer : « L’activité de lobbying est essentielle, bien qu’en France la vision en soit négative […] On a besoin de travailler avec eux, c’est essentiel pour défendre nos dossiers ».

Les députés macronistes ont par ailleurs tenu à défendre le « verrou de Bercy ». Ce verrou laisse au seul occupant du ministère des Finances, à Bercy, le droit de déposer plainte ou de poursuivre ou pas, un fraudeur fiscal. En 2013, s’il n’avait pas été poussé à la démission par la révélation du scandale, Cahuzac aurait dû décider ou pas d’engager des poursuites contre lui-même.

Les mêmes ont maintenu l’opaque indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) chargeant le Parlement de procéder lui-même au contrôle d’éventuelles notes de frais des élus. Pots-de-vin, dessous de tables et conflits d’intérêt ont encore de beaux jours. Et surtout, il n’y aura aucune loi pour s’en prendre aux corrupteurs.

Le gouvernement a donc renoncé jusque dans l’intitulé à faire croire que l’on pouvait moraliser la vie politique. Il n’est pas possible de moraliser le capitalisme pas plus que son État.

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