Logement : nouveaux reculs en perspective19/07/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/07/2555.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : nouveaux reculs en perspective

Pendant sa campagne, Macron s’est défendu de vouloir toucher à l’APL. Mais Darmanin, son ministre du Budget, semble déjà dire le contraire en prévoyant de « dépenser moins en solvabilisation de la demande » en logement, laissant planer des menaces sur les sommes allouées aux allocations logement et à l’accession à la propriété pour les revenus modestes.

Le reste des projets de Macron est encore plus clair. La loi logement et mobilité, directement pilotée depuis l’Élysée, prévoit un nouveau bail locatif de courte durée, de trois mois à un an. Ce dispositif retirerait le peu de protections des locataires, qui bénéficiaient jusqu’à présent de baux de longue durée reconduits tacitement. La « mobilité », ce sera le droit d’être expulsé plus rapidement.

Macron, qui se vante de vouloir créer un « choc de l’offre » dans le domaine immobilier, sait déjà que les nouvelles constructions envisagées ne bénéficieront pas aux milieux modestes, qui auront autant de difficultés à se loger. C’est pourquoi il veut pousser dehors les locataires en HLM dépassant les plafonds de revenu, qui sont vite atteints pour une famille ayant des revenus réguliers.

Quant à l’encadrement des loyers, pratiqué aujourd’hui à Paris et à Lille, Macron n’est pas favorable à son extension et encore moins à son durcissement. Ce dispositif est déjà peu respecté par les propriétaires de ces deux agglomérations. L’association de locataire CLCV (consommation, logement et cadre de vie) a révélé qu’un tiers des propositions de logements locatifs, dans ces deux agglomérations, sont illégales. À Paris, 44 % seulement des propriétaires respectent la réglementation, à Lille, 58 %. Il faut dire que ces propriétaires ne risquent rien, tout au plus une baisse du loyer si le locataire ose contester. Et la loi elle-même les autorise à fixer un supplément de loyer qui serait justifié par exemple par la vue sur Montmartre ou l’équipement du logement.

La politique de Macron aggravera la situation des locataires des milieux modestes en laissant les mains libres aux propriétaires. En revanche, le choc de l’offre et la libération de l’offre annoncés par le gouvernement sont autant de promesses d’aides massives de l’État et des collectivités aux capitalistes de la construction.

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