PSA : un militant condamné, un jugement de classe11/07/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/07/2554.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA : un militant condamné, un jugement de classe

Vendredi 7 juillet, malgré l’absence de preuves, des incohérences et des approximations dans le dossier de l’accusation, la juge du tribunal de Versailles a condamné Farid Borsali, secrétaire du syndicat CGT de PSA Poissy, à six mois de prison avec sursis et à 2 600 euros de dommages et intérêts. La CGT a fait immédiatement appel de ce jugement.

Cette condamnation injuste est à mettre en parallèle avec le non-lieu dans le jugement de l’entreprise Eternit sur l’amiante. Pour les juges, le fait d’avoir utilisé un produit dont les conséquences mortelles étaient connues de longue date ne pourrait être taxé d’homicide, même si plus de 2 000 ouvriers de cette entreprise sont morts du cancer lié à l’amiante, durant des décennies. En revanche, qu’un cadre prétende avoir eu deux doigts retournés, et la justice s’en prend à un militant ouvrier. C’est la même justice qui avait décidé que Christine Lagarde, accusée d’avoir fait cadeau de 400 millions à Tapie, était coupable mais non condamnable. La justice a peut-être les yeux bandés, mais elle n’est certainement pas sourde aux discours patronaux !

Car toute cette affaire est téléguidée par la direction de PSA, qui cherche à s’en prendre aux militants ouvriers. Dans différentes usines du groupe, les militants CGT sont sanctionnés, voire licenciés. Six militants de l’usine PSA de Mulhouse sont mis en examen pour avoir distribué un tract syndical jugé diffamatoire et neuf de Poissy sont convoqués en correctionnelle, sans compter Farid Borsali. C’est dire que, pour la direction, les attaques sur le terrain judiciaire sont une arme à utiliser dans la guerre qu’elle mène à tous les travailleurs. Elle voudrait redoubler ses coups contre l’ensemble des travailleurs du groupe, pour continuer sa politique d’aggravation des conditions de travail qui depuis des années lui permet de gonfler la fortune des actionnaires. Mais, sachant bien que sa politique ne peut que susciter la colère de ceux qu’elle exploite, elle craint les réactions ouvrières. Alors, elle cherche à faire peur, à isoler les militants en tentant de les faire passer pour des voyous. Elle voudrait affaiblir les syndicats qui s’opposent à elle, pour affaiblir les possibilités d’organisation et de réaction collective. Elle est très loin d’avoir gagné.

Le lendemain de ce jugement inacceptable, une conférence de presse était organisée par le Comité de défense des libertés ouvrières et syndicales parrainé par Gérard Filoche. Éric Coquerel, Pierre Laurent, Philippe Poutou, Arlette Laguiller et un représentant de la fédération CGT de la métallurgie sont venus apporter leur soutien aux militants attaqués. La pétition lancée sur Internet continue à recueillir des signatures. D’autre part, à l’intérieur de l’usine, une autre pétition pour l’arrêt de la procédure de licenciement d’un militant CGT a recueilli un record de signatures parmi les travailleurs. En menant cette bataille, ils ont bien conscience de s’opposer à la politique de la direction et donc de préparer les combats de demain contre les attaques envers tous les travailleurs. Cela renforce leur détermination.

Site change.org : « Stop aux atteintes aux libertés ouvrières et syndicales à PSA »

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