La Poste – Paris : non aux sanctions !11/07/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/07/2554.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste – Paris : non aux sanctions !

Deux militants syndicaux, Alain Aubry, facteur sur les 1er et 2e arrondissements parisiens, et Maria Traoré, factrice sur le 11e, sont menacés de sanctions. La direction leur reproche de s’être adressés à leurs camarades de travail qui protestaient contre des conditions de travail inacceptables.

Le bureau de Paris 21, où travaille Alain, regroupe une partie des postiers de l’ancien bureau du Louvre, transformé en hôtel de prestige. Depuis, les facteurs ont tout connu. Ils ont d’abord dû travailler dans un sous-sol exigu, avant d’être transférés dans le 9e arrondissement, en dehors du secteur où ils distribuent le courrier. Ils doivent prendre le bus pour récupérer le courrier, qui arrive par camion postal dans un bureau situé dans le 2e arrondissement. Cela rallonge d’autant le temps de travail et la fatigue. Le 15 juin dernier, Alain, délégué CGT au comité d’hygiène et sécurité (CHSCT), était allé avec d’autres travailleurs porter une pétition au cadre présent, pour rappeler que La Poste n’avait pas tenu son engagement d’embaucher les intérimaires. Voilà ce qui lui est reproché !

Maria travaille sur le bureau qui regroupe les facteurs distribuant le courrier sur le 11e et le 20e arrondissement. Là aussi, les tournées sont de plus en plus longues. En avril dernier, six emplois avaient été supprimés sur son arrondissement. Le 16 juin, l’avant-veille du second tour des élections législatives, les facteurs ont vu arriver les caissettes bourrées de plis électoraux à distribuer dans la journée. La seule consigne de la direction était de se débrouiller pour faire passer coûte que coûte ce volume supplémentaire de courrier. Les facteurs se sont alors rassemblés pour demander à la direction comment elle comptait s’y prendre pour leur permettre de remplir cette mission impossible. C’est la participation à ce rassemblement qui est reprochée à Maria, elle aussi déléguée au CHSCT.

Le jeudi 6 juillet, jour où Alain était convoqué dans les locaux de la direction parisienne de La Poste, une cinquantaine de ses collègues sont allés dire à la direction de Paris 21 tout le mal qu’ils pensaient de ses méthodes. Des membres de la commission exécutives du syndicat CGT des postaux, venus de différents bureaux parisiens, avaient tenu à l’accompagner jusqu’aux locaux de la direction, ainsi que des représentants de Sud et de la CFDT. Le lendemain, c’était le tour de Maria. Outre les représentants syndicaux une nouvelle fois présents, plusieurs dizaines de postiers du 11e et du 20e arrondissement s’étaient mis en grève pour soutenir leur camarade et une bonne partie d’entre eux l’avaient accompagnée.

La direction peut maintenant renoncer aux poursuites ou traduire Alain et Maria en conseil de discipline. Mais une chose est sûre : leurs camarades de travail ne les laisseront pas sanctionner sans réagir. Ils savent que, derrière ces militants, c’est eux tous qui sont attaqués et que la direction veut les réduire au silence pour imposer des conditions de travail toujours pires.

Partager