FO : Mailly, un soutien à Macron11/07/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/07/2554.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

FO : Mailly, un soutien à Macron

Depuis que Macron a mis à l’ordre du jour ses projets d’ordonnances, le revirement du secrétaire général de Force ouvrière a été remarqué. Autant il avait critiqué la loi El Khomri, porteuse de régression sociale, autant il entend, à l’inverse, ménager Macron et son projet, qui va pourtant plus loin dans la destruction des droits des travailleurs. Invité par France Inter lundi 10 juillet, Jean-Claude Mailly a eu l’occasion de préciser sa position.

À propos du projet de loi définissant le cadre des ordonnances, il a déclaré : « On est toujours en concertation… Les députés travaillent sur la carte, nous on travaille sur les plats. » Il se garde bien d’émettre la moindre critique sur le contenu de la carte présentée au vote des députés, qui est pourtant extrêmement précis. Son seul leitmotiv est : « Ça discute, c’est une vraie discussion. » Il ajoute : « On se positionnera quand on aura les textes des ordonnances », ou encore : « On ne fait pas l’autopsie avant d’avoir le cadavre, le cadavre ce sera le texte des ordonnances… On verra après. » Car le secrétaire général de FO sait très bien que, quand les ordonnances seront publiées, elles auront immédiatement force de loi.

Mais, peut-être encore plus grave, Jean-Claude Mailly donne une sorte de quitus au projet gouvernemental. Après avoir déclaré : « On n’a pas tout vu encore. On n’a vu que les deux tiers », il affirme déjà qu’il y a des avancées. Pourtant ces deux tiers portent sur le contrat de travail, la remise en cause des motivations des licenciements individuels et collectifs, sur le licenciement à ses torts du salarié qui refuserait la modification de son contrat de travail. Mailly ose parler d’avancées, sans savoir, avoue-t-il pourtant, ce qui sera finalement écrit dans les ordonnances sur lesquelles il n’a aucun pouvoir. Mais, même sur la partie du projet de loi qui concerne les droits syndicaux et la disparition programmée d’une part importante de la représentation syndicale dans les entreprises, il abandonne à leur sort une partie de ses militants, ceux qui n’entendent pas se contenter d’être la courroie de transmission des employeurs.

Face au journaliste intrigué par son changement de position, Jean-Claude Mailly a précisé ce qui avait changé par rapport à la loi El Khomri : « L’année dernière, il n’y a pas eu de concertation, ce n’est pas le cas cette année. » Il a donc suffi que Macron offre un calendrier de rencontres tout au long de l’été pour satisfaire Mailly.

Mais les courbettes du secrétaire général de Force ouvrière ne déconsidèrent que lui-même. La réalité des attaques en cours apparaîtra pour ce qu’elle est, autant auprès des travailleurs que des militants attachés à la défense de ceux de leur classe. Et c’est à eux qu’il appartiendra d’apporter la seule réponse qui vaille, celle du monde du travail mobilisé pour garantir ses droits à une existence digne.

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