Les patrons, les licenciements et l’embauche05/07/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/07/2553.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les patrons, les licenciements et l’embauche

Le patronat répète que si, on lui donnait la liberté de licencier il embaucherait, ce que le gouvernement reprend à son compte pour justifier ses nouvelles attaques. Toutes les études officielles faites depuis des années ont démontré exactement le contraire.

Toutes les facilités données au fil des ans au patronat ont été utilisées pour jeter toujours plus de salariés à la rue. Il voulait plus de souplesse sur les contrats temporaires, CDD et intérim ; plus de facilités pour se séparer à l’amiable de ses salariés, les patrons se disant paralysés par les lourdes procédures des licenciements économiques.

En fait, le nombre de licenciements économiques est passé de 600 000 en 1993 à 150 000 aujourd’hui, sur près d’un million de licenciements, soit 15 % du nombre total. La première cause de chômage vient des fins de contrat intérim et CDD, qui représentent à eux seuls près de la moitié des inscriptions à Pôle emploi. Ensuite viennent les licenciements individuels pour faute, qui représentent les trois quarts des licenciements restants. Il y a en plus ce qu’on appelle les ruptures conventionnelles, c’est-à-dire l’accord du salarié pour partir sans motif, bien souvent sous la menace d’un licenciement pur et simple, en échange d’un petit quelque chose. Elles sont en augmentation constante. Ainsi, en mai 2017, ces ruptures conventionnelles ont atteint le chiffre énorme de 34 700, ce qui ferait 400 000 par an.

Le patronat viole allégrement les lois qui régissent le recours à la main-d’œuvre temporaire en lieu et place du CDI. Plus de liberté pour lui, ce sera encore moins d’embauches et plus de précarité pour les salariés. Plus de facilité à licencier, cela signifiera que des centaines de milliers de ruptures conventionnelles d’aujourd’hui pourront se transformer en licenciements pour n’importe quelle raison, sans indemnité, soit autant d’argent économisé pour les patrons.

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