Nouveaux députés : novices, mais dans le moule28/06/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/06/p4_Macron_epatant_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C120%2C1280%2C840_crop_detail.jpg

Leur société

Nouveaux députés : novices, mais dans le moule

Les chefs de file de La République En marche, tout au long de leur campagne des législatives, n’ont eu de cesse de mettre en avant la nouveauté, la jeunesse, une autre façon de faire de la politique, des députés issus de la société civile, comme si cette étiquette était un gage de vertu.

Illustration - novices,  mais dans le moule

Le seul fait incontestable est le renouvellement des têtes : seuls 25 % des députés conservent leur siège, même si pour certains cela s’est accompagné d’un changement de casquette. Autrement dit, trois quarts des députés font leur entrée à l’Assemblée, dont une grande partie de macronistes. Mais cela ne fait pas d’eux des novices, puisque nombre d’entre eux sont passés par une ou plusieurs formations politiques. Le journal Le Monde a déniché 68 députés En marche qui viennent du Parti socialiste, 20 de l’UDI, 10 des Républicains, 8 d’EELV, 7 du PRG et un de Debout la France. Renouvellement certes, mais souvent à base de recyclage.

La composition sociale a encore évolué par rapport aux précédentes Assemblées, en surreprésentant les couches les plus favorisées, grâce en grande partie aux nouveaux députés LREM.

Parmi les 130 fonctionnaires, il y a essentiellement des cadres hauts placés, et même quelques ex-préfets. Parmi les 185 députés qui se sont déclarés cadres du privé, 50 sont en fait des chefs d’entreprise. 87 députés se déclarent en profession libérale, médecins ou avocats. 11 députés sont artisans ou commerçants, et 14 agriculteurs. La seule étudiante, députée LREM, a choisi comme études… le droit des affaires.

Les catégories populaires, les plus nombreuses parmi la population active, sont largement sous-représentées : seulement 51 députés sont des employés du privé et, désormais, aucun ouvrier ne siège à l’Assemblée.

Pour ce qui est des casseroles, les nouveaux députés LREM ne se différencient pas de nombre de leurs prédécesseurs. Par exemple Bruno Bonnell, nouveau député LREM du Rhône, ex-patron d’Infogrames, une société de jeux vidéo, a été condamné pour avoir fait varier artificiellement le cours de ses actions. La justice l’accuse également d’avoir magouillé autour de son patrimoine pour échapper à l’impôt sur la fortune. Corinne Vignon, députée LREM de Haute-Garonne, subit actuellement une enquête fiscale pour dissimulation de revenus liés à son activité de voyance astrologique. Romain Grau, député LREM des Pyrénées-Orientales, est visé par une enquête pour harcèlement moral, en tant que directeur général d’EAS Industries, entreprise spécialisée dans la maintenance aéronautique. Parmi ses plus de 250 employés, au moins 10 % sont en arrêt maladie, beaucoup pour surmenage.

Voilà une assemblée bien à l’image de la politique que veut mener le président Macron : au service avant tout des intérêts patronaux.

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