Distillerie Cristanol : la mort d’un jeune ouvrier28/06/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/06/2552.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Distillerie Cristanol : la mort d’un jeune ouvrier

Un jeune travailleur a trouvé la mort mercredi 21 juin dans un silo de la distillerie Cristanol à Bazancourt, près de Reims, qui appartient au groupe agroalimentaire Cristal Union. Ce jeune ouvrier était employé par une entreprise sous-traitante spécialisée dans le travail encordé en rappel.

L’accident s’est produit alors que ce travailleur descendait dans un silo haut de 25 mètres pour une opération de nettoyage. Il a été aspiré par les grains et enseveli. Un de ses collègues a failli perdre la vie en lui portant secours.

Cet accident n’est pas le premier. Déjà en 2012, deux autres ouvriers cordistes de la société de nettoyage Carrard avaient perdu la vie dans des circonstances similaires. Cela fait plus de cinq ans, et l’enquête est toujours en cours pour établir les causes.

De nombreux travailleurs dénoncent les mauvaises conditions de sécurité dans ce secteur très spécifique, avec l’absence de certification de certaines entreprises, un manque de formation et le recours à l’intérim. Cela conduit à une moyenne de trois à quatre accidents mortels par an pour environ 9 000 ouvriers cordistes. La sous-traitance utilisée par de grands groupes tels que Cristal Union accroît les risques, car les cordistes interviennent sur des sites qu’ils connaissent peu.

Deux jours avant l’accident, la direction de Cristanol se félicitait dans la presse d’une absence d’accident du travail depuis 271 jours, laissant de côté celui d’il y a cinq ans, toujours en instruction. Celui du 21 juin montre que les problèmes de sécurité ne sont pas réglés. Cristanol se retournera peut-être vers la société sous-traitante pour les responsabilités. Mais combien de temps faudra-t-il à la justice pour rendre ses conclusions sur ces deux accidents ? Les salariés de ce secteur alertent depuis des années sur leurs conditions de travail, mais le patronat n’en a cure et préfère faire passer les morts en pertes et profits.

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