Chômage : hausse et explosion de la précarité28/06/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/06/2552.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chômage : hausse et explosion de la précarité

Le taux de chômage a augmenté au mois de mai de 0,6 %. 22 300 personnes supplémentaires n’ont eu ce mois-là aucune activité, et le nombre total de celles restées sans aucun emploi est de 3 494 100. En cinq ans, ce nombre s’est accru de plus de plus de 500 000.

La ministre Muriel Pénicaud a décidé de ne pas commenter ces résultats et se penche sur l’exercice difficile de choisir un nouvel indice qui lui permettra de faire un commentaire plus flatteur de la situation de l’emploi. Mais, pour le moment, le gouvernement profite de cette hausse pour justifier la réforme du Code du travail et celle de l’assurance-chômage au nom... de la défense de l’emploi ! De son côté, le Medef s’est aussi exprimé pour légitimer de nouvelles baisses de ce qu’il considère comme des charges pour les entreprises et appuyer les réformes prévues par le gouvernement.

En fait, quel que soit le nombre de chômeurs, il sert d’argument pour renforcer l’idée absurde qu’il faut faciliter les licenciements pour réduire le taux de chômage.

Les patrons ont pourtant déjà toutes les cartes entre leurs mains pour pouvoir licencier comme ils veulent. Cela ne fait pas baisser le chômage, mais entraîne seulement une explosion de la précarité et des petits boulots. L’emploi intérimaire a augmenté de 16,1 % en un an, en particulier dans l’industrie. Le nombre de travailleurs ayant exercé une activité réduite, mais plus de 78 heures dans le mois, figurant dans la catégorie C de Pôle emploi, est en progression de 12,7 % en un an. Non seulement les salaires qu’ils touchent ne leur permettent pas de vivre décemment, mais la plupart travaillent en contrats à durée déterminée, comme intérimaires ou saisonniers. Ce chiffre reflète aussi le nombre de contrats aidés à temps partiel employés dans le secteur associatif, dans la santé, l’éducation, et qui sont indispensables pour que ces services fonctionnent.

Certains patrons poussent le plus loin possible, n’embauchant des précaires que pour quelques heures ou ajustant les horaires au jour le jour en fonction de leurs besoins. Par exemple la direction de l’entreprise Bonduelle, dans la Somme, modifie l’horaire des travailleurs précaires du jour au lendemain en fonction de ses besoins.

Cette explosion de la précarité, entraînant celle de la pauvreté, est plus significative que les oscillations des chiffres du chômage de ces derniers mois, qui diminuent de quelques dixièmes de pour-cent pour augmenter d’autant le mois suivant, et restent de toute façon à un niveau insupportable.

Macron ne veut pas combattre le chômage, il veut rendre les salariés plus flexibles pour augmenter les profits patronaux.

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