Salaire de Ghosn : fruit de l’exploitation21/06/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/06/P7_Ghosn_bonus_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C107%2C685%2C493_crop_detail.jpg

Leur société

Salaire de Ghosn : fruit de l’exploitation

Illustration - fruit de l’exploitation

Jeudi 15 juin, l’assemblée générale des actionnaires de Renault a confirmé au PDG Carlos Ghosn son salaire de 7 millions d’euros pour 2016. L’an passé, 54 % des actionnaires avaient voté contre ce salaire, que le conseil d’administration avait maintenu. Cette année, 53 % ont voté pour. Ses pairs prétendent en effet avoir « beaucoup travaillé » pour réévaluer la part variable du salaire de Ghosn, lui ôtant 220 000 euros.

Les grandes entreprises semblent se faire une gloire des salaires indécents versés à leurs hauts dirigeants, comme les clubs de foot à leurs vedettes. Si Ghosn sort du lot, c’est qu’il dirige aussi Nissan, et depuis 2016 Mitsubishi, ce qui pourrait d’ici peu constituer le premier groupe automobile mondial. Sa rémunération totale, salaire fixe et variable, stock options, jetons de présence et avantages divers, dépasse 15 millions d’euros : 41 000 euros par jour, samedis, dimanches, jours fériés et vacances compris.

Cette année, l’agence de presse Reuters avait prêté à Renault-Nissan le projet d’assurer les revenus de ses hauts dirigeants, quoi qu’en décident les actionnaires, par une société située aux Pays-Bas destinée à leur verser des bonus exceptionnels. Ghosn a démenti ce projet.

Administrateurs et actionnaires justifient les millions empochés par Ghosn par les très bons résultats qu’il a obtenus. Mais ce n’est pas le PDG ni la kyrielle de directeurs sous ses ordres qui font avancer la voiture. Les 3,54 milliards de profits dégagés en 2016 par Renault résultent du travail et de la sueur des dizaines de milliers d’ouvriers de ses usines et de son réseau de distribution et d’entretien. La seule contribution de Ghosn et de ses sous-fifres est de pousser au maximum les cadences, les bas salaires, la précarité.

Ils servent l’exploitation, et c’est pour ça qu’on les paie.

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