Retraites : nouvelles attaques21/06/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/06/2551.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites : nouvelles attaques

Comme chaque année depuis sa mise en place en 2001 par le gouvernement Jospin, le Conseil d’orientation des retraites (COR) publie son rapport sur l’évolution des retraites et rend ses oracles sur l’avenir des retraités.

Si, en 2016, ce rapport avait offert au gouvernement de l’époque l’occasion de se réjouir que les régimes de retraite pourraient bientôt être sauvés et que l’équilibre financier serait retrouvé en 2025, cette année les prévisions dérapent. Le rapport 2017 prévoit qu’il faudra attendre, au mieux, le début des années 2040 pour espérer parvenir, tous régimes confondus, à l’équilibre financier. Et encore, les scénarios les plus pessimistes parlent des années 2050, voire 2070 !

C’est que, dit le rapport, la croissance n’a pas été et ne sera pas telle qu’espéré, le taux de chômage n’a pas baissé et l’espérance de vie s’allonge. Pour améliorer la situation financière des caisses de retraite, les propositions du COR sont toujours les mêmes depuis sa création : reculer l’âge de départ à la retraite, augmenter les cotisations et baisser les pensions. Il est fort probable que le gouvernement, à la veille de mettre en œuvre une nouvelle réforme des retraites, saura exploiter de telles recommandations.

Voilà plus de vingt-cinq ans que les gouvernements successifs invoquent la nécessité d’un équilibre financier des régimes de retraite pour imposer des reculs qui pèsent de plus en plus lourdement sur le niveau et les conditions de vie des travailleurs. C’est ainsi que la durée de cotisation nécessaire pour bénéficier d’une retraite à taux plein est passée de 37,5 à 40 années, puis à 41,5 et même 43 annuités aujourd’hui pour avoir droit à sa retraite entière, et qu’il faut maintenant avoir atteint l’âge de 62 ans pour en bénéficier.

Et l’argument est toujours le même, selon lequel l’allongement de l’espérance de vie empêcherait que les cotisations des actifs assurent les pensions des retraités de plus en plus nombreux, puisque vivant de plus en plus vieux. C’est une escroquerie. C’est faire mine d’oublier, d’une part, l’extraordinaire augmentation de la productivité du travail permise par les progrès techniques et, d’autre part, que si les caisses ne se remplissent pas suffisamment, c’est en raison de l’accroissement du chômage, c’est-à-dire de la politique du grand patronat.

La société n’a jamais été aussi riche. Il y a largement de quoi assurer une retraite digne pour tous les travailleurs, à conditions de prendre l’argent là où il est : dans les profits des grands groupes capitalistes.

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