Pesticide : empoisonneur… mais à l’export21/06/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/06/2551.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pesticide : empoisonneur… mais à l’export

L’atrazine, herbicide classé parmi les plus toxiques, interdit en France et en Europe, est produite en France et exportée dans des pays où elle n’est pas interdite, avec l’autorisation du ministère de l’Environnement.

L’entreprise qui la produit, Syngenta, est un géant de la production de semences et d’herbicides, concurrent de Monsanto et Bayer, dont le chiffre d’affaires en 2014 s’est élevé à 15 milliards de dollars. Il est le premier producteur mondial d’atrazine, longtemps utilisée en France notamment comme désherbant dans les espaces publics, ou pesticide dans les champs de maïs.

L’atrazine a été interdite en France en 2001 car jugée trop dangereuse pour l’environnement et la santé. C’est un perturbateur endocrinien pouvant entraver le développement du fœtus et du système nerveux chez les enfants, pouvant augmenter le risque de cancer de la prostate et du sein. Elle fut également interdite en Europe en 2004. Aux États-Unis, où l’atrazine reste autorisée, plusieurs villes ont intenté un procès contre Syngenta pour pollution des nappes phréatiques ayant entraîné de graves problèmes de santé.

Cette multinationale reçoit pourtant régulièrement l’autorisation du ministère de l’Environnement français de fabriquer et d’exporter l’atrazine. Depuis 2004, la France en a autorisé 142 exportations, dont 33 vers des pays africains. Depuis janvier 2017, les exportations de plusieurs cargaisons vers le Pakistan, l’Ukraine, l’Azerbaïdjan ont été autorisées.

Pour les autorités françaises, ce qui est mauvais pour la santé dans un pays ne l’est pas dans un autre… La France se proclame pourtant signataire de la convention de Bâle, qui interdit à un pays d’exporter produits et déchets toxiques dangereux interdits sur son propre territoire. Mais cette convention ne prévoit aucune sanction contre les pays qui ne la respectent pas.

Syngenta peut donc continuer à empoisonner la nature et mettre en danger la santé publique pour faire ses profits, avec l’aval des autorités françaises.

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