Dans le monde

Grèce : la jungle

C’est le terme employé par des chercheurs de l’université Panteion d’Athènes, dont l’étude du marché du travail en Grèce est édifiante sur les pratiques du patronat.

Un travailleur sur cinq, soit 500 000 personnes, travaille sans aucune couverture sociale. 300 000 autres, présentés comme des salariés, sont en réalité des autoentrepreneurs qui paient eux-mêmes intégralement leurs cotisations maladie et retraite. 200 000 qui travaillent huit heures par jour sont enregistrés comme travailleurs à temps partiel.

900 000 travailleurs du privé, bien qu’ils travaillent régulièrement, tous les jours, voient leur salaire versé avec des mois de retard. Des patrons font valoir comme un avantage supplémentaire le fait d’être payé régulièrement dans une entreprise.

Des patrons inventifs ont trouvé de nouveaux moyens d’échapper au fisc. De grandes entreprises transforment, en toute illégalité, une partie du salaire en bons pour les repas ou pour des achats au supermarché. Les patrons prétendent même ainsi viser « à l’amélioration de la qualité de vie et au renforcement de l’efficacité des salariés ». C’est ainsi qu’ils transforment des avantages autrefois régulièrement payés (travail de nuit, jours fériés, heures supplémentaires) en coupons de réduction.

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