SNCF : Chibanis discriminés07/06/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/06/2549.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : Chibanis discriminés

Plus de 800 travailleurs originaires du Maroc, maintenant retraités aux cheveux blancs (chibanis en arabe), demandent une nouvelle fois réparation à leur ancien employeur, la SNCF.

En septembre 2015, ils avaient obtenu un jugement favorable du conseil des prud’hommes de Paris, condamnant leur employeur pour discrimination dans l’exécution du contrat de travail. Mais la direction de la SNCF avait fait appel de sa condamnation à verser 150 000 à 230 000 euros par plaignant. Ils n’ont donc rien touché de ce qui, pourtant, leur est dû.

Dans les années 1970 en effet, recrutés pour la plupart en vertu d’une convention signée entre la France et le Maroc, ces travailleurs devaient être employés sous des contrats de droit privé, le statut de cheminot exigeant la nationalité française. Cependant, on leur avait promis une égalité des droits et de traitement avec les nationaux. En réalité, ils sont restés affectés aux travaux les plus durs et les plus dangereux, comme les réparations sur les voies, et aux salaires les plus bas. N’ayant pas le statut de cheminot, ils n’ont pu passer des examens pour obtenir un poste plus qualifié et mieux payé. Et, quand certains ont obtenu la nationalité française, la direction a invoqué une clause d’âge pour refuser de reconnaître leurs droits. Elle n’a cotisé pour leur retraite que 12 % de leur salaire brut, déjà très bas, au lieu de 32 % pour les cheminots français. Ils se retrouvent donc condamnés à vivoter avec de petites retraites en ayant travaillé plus longtemps que les autres.

La SNCF se défend bec et ongles pour ne pas payer, invoquant son respect du statut légal réservé à l’embauche de travailleurs, âgés de moins de 30 ans, français ou européens, qui n’a pas grand-chose à envier à la préférence nationale chère à Marine Le Pen. Voilà ce que la SNCF met en avant pour spolier ceux qu’elle a exploités toute leur vie et qui, à juste titre, réclament réparation.

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