Le 11 juin : pour un vote de classe07/06/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/06/2549.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le 11 juin : pour un vote de classe

Les états-majors des partis politiques tentent de convaincre de voter pour leurs candidats aux élections législatives. Du côté du PS, de la France Insoumise, du PCF, ils voudraient faire croire que la présence des députés dits de gauche changera la donne contre les attaques du gouvernement Macron.

Mélenchon de son côté, avant que les sondages ne donnent ses candidats à 10 %, a même fait miroiter à ses électeurs la perspective qu’il devienne Premier ministre de Macron. Mais, surtout, la seule perspective qu’il leur propose est d’avoir des députés pour les défendre. Pour vendre sa camelote électoraliste, il a même écrit sur Twitter : « Vous avez une bombe atomique entre vos mains, vos bulletins de vote. Économisez-vous des kilomètres de manifs en votant France insoumise. » Les mobilisations ouvrières définies comme des kilomètres de manifestations inutiles, il faut avoir l’audace d’un Mélenchon pour proférer cette imbécillité.

En réalité, ce qui est vraiment inutile est de croire que des députés peuvent représenter une opposition efficace aux attaques du gouvernement, c’est-à-dire aux desiderata du grand patronat. Le Parlement n’est qu’une chambre d’enregistrement des actes du gouvernement. D’abord, comme Valls en a fait la démonstration l’an dernier, le gouvernement peut imposer comme bon lui semble le 49.3 et passer en force. Ensuite, les députés qui seront élus seront ceux de partis politiques qui ne visent pas à contester le pouvoir des capitalistes et leur exploitation, mais à gérer leur société.

Les vrais moyens d’action des travailleurs n’ont jamais été ceux-là. Ceux qui veulent le faire croire voudraient qu’ils s’en remettent à d’autres pour défendre leur sort, et ainsi attendent la défaite sans réagir.

Le gouvernement n’est que le bras armé du grand patronat, qui détient la réalité du pouvoir. S’attaquer à celui-ci pour le faire reculer est possible, mais avec ce qui fait la force des travailleurs, leur nombre et surtout le fait qu’ils produisent tout dans la société, en particulier les profits des capitalistes.

C’est dans les entreprises, par les grèves, les occupations d’usine, les mobilisations et les manifestations que le monde du travail peut se faire craindre du patronat. C’est en affirmant ses propres intérêts économiques et politiques qu’il peut faire face à la bourgeoisie, ses valeurs, son système d’exploitation, sa société. Ceux qui veulent détourner les travailleurs de cette conscience et de cette perspective en sont des adversaires politiques.

Voter pour les candidats de Lutte ouvrière dimanche 11 juin servira à faire entendre ces idées, à montrer qu’une fraction des travailleurs ne veut plus marcher derrière des politiciens qui ne font que les tromper, avant de les trahir.

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