Leur société

Inégalités : les riches de plus en plus riches

L’Observatoire des inégalités vient de publier son second rapport annuel. Sans surprise, il constate que les écarts ne font que se creuser entre la minorité la plus riche et la majorité de la population.

Ainsi, sur 1 000 milliards d’euros de revenus disponibles en 2013, les plus riches se sont emparés de 273 milliards, tandis qu’il ne revenait que 29 milliards aux plus pauvres. En 2015, les 10 % les plus riches détenaient 90 % du patrimoine, tandis que les 50 % les plus pauvres n’en possédaient que 8 %.

Si la minorité riche prospère, la pauvreté est à la hausse : entre 2008 et 2012, le nombre de ceux qui n’avaient pour vivre que 850 euros mensuels, voire moins, a augmenté de 800 000 personnes, pour atteindre 5 millions, et plus encore depuis. À côté des chômeurs et des inactifs, représentant 71 % des plus pauvres, il existe aussi 1,9 million de travailleurs pauvres, qui ne gagnent pas plus que ce qu’ils gagnaient il y a vingt ans.

La précarité concerne 3,4 millions de personnes, soit 13 % des emplois. Elle touche toutes les catégories, mais elle explose chez les non-diplômés où elle a bondi de 5 à 34 %, alors qu’elle passait de 6 à 10 % chez ceux qui ont fait des études supérieures.

Le système éducatif entretient ces inégalités. 67 % des pauvres ont un diplôme inférieur au bac. 60 % des enfants d’ouvriers non qualifiés sortent de l’école sans diplôme, contre 12 % des enfants de cadres et 9 % des enfants d’enseignants.

Le rapport constate qu’à la base de la dégradation de la situation des classes populaires et de la stagnation des classes intermédiaires il y a l’enrichissement constant de la classe riche. Quand, sur dix ans, les 10 % les plus riches engrangent 42 milliards d’euros supplémentaires, les 10 % les plus pauvres n’ont que deux milliards à se partager. C’est à l’image d’un système capitaliste qui n’est pas réformable : il faut le renverser.

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