Calais : politiciens à la chasse aux migrants07/06/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/06/2549.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Calais : politiciens à la chasse aux migrants

Interviewé sur le retour des migrants à Calais, le nouveau ministre de l’Intérieur Gérard Collomb s’est inscrit dans la droite ligne répressive de son prédécesseur Cazeneuve en déclarant :« Nous devons d’abord réprimer les atteintes à l’ordre public et lutter contre les filières de passeurs. »

Collomb, qui en tant que maire de Lyon s’était déjà illustré dans la traque aux réfugiés et aux Roms, a annoncé le renfort de 150 policiers et gendarmes à Calais et à Dunkerque.

« Les personnes qui demandent l’asile ont évidemment vocation à être prises en charge dans la dignité », a-t-il nuancé. C’est une posture parfaitement hypocrite : les réfugiés qui voudraient déposer une demande d’asile – ce qui se fait nécessairement à Lille – sont arrêtés près de la gare de Calais et, comme ils sont souvent sans papiers, ils peuvent être expulsés avant même d’avoir fait la demande d’asile.

De Hollande à Macron, on assiste à la même chasse à l’homme contre les réfugiés. Un arrêté interdisant de s’asseoir sur les pelouses des parcs de la ville a été ressorti, et des groupes de policiers armés y veillent. Traqués par la police, les migrants sont obligés de se cacher dans les fossés, dans les bosquets, en attendant la nuit pour tenter le passage vers l’Angleterre. Ils sont victimes de gazages et de violences ; leurs sacs de couchage ou tentes sont systématiquement détruits. Les autorités s’acharnent de plus en plus sur les bénévoles pour les empêcher d’aider les migrants, les obligeant à changer tous les jours les lieux de distribution de repas, les accablant de PV pour stationnement interdit, de contrôles de conformité de véhicule, de contrôles sanitaires de la cuisine.

Dans la campagne des législatives, la droite et l’extrême droite locales ne reculent devant aucune ignominie pour exploiter le drame que vivent les migrants. Xavier Bertrand, le président de région LR, qui se présente depuis des mois comme un rempart contre le Front national, ose dire qu’il faudrait un blocus maritime des plages libyennes, qui les empêcherait de prendre la mer. Le candidat LR de la 7e circonscription, Pierre-Henri Dumont, a doublé le FN sur sa droite en affichant comme slogan de campagne : « Tolérance zéro migrant ». Quant à la maire LR de Calais, Natacha Bouchart, elle affirme à longueur d’articles que les migrants n’ont rien à faire à Calais.

Alors que les migrants ont faim, alors que les bénévoles des associations font tout pour leur apporter de la nourriture pour leur permettre de survivre, ces politiciens irresponsables jettent de l’huile sur le feu. L’un d’eux, le LR Claude Demassieux, a été jusqu’à se mêler à des manifestants qui voulaient empêcher la distribution de nourriture. La droite enchérit sur l’extrême droite sur le terrain de la mobilisation antimigrants. Sans aucun scrupule pour tenter de faire des voix, elle est prête à encourager les fauteurs de violence contre les migrants.

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