Arc International : une entreprise gavée d’aides07/06/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/06/2549.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arc International : une entreprise gavée d’aides

Le Maire, ministre de l’Économie, s’est déplacé le 19 mai à Arques dans le Pas-de-Calais, à l’usine Arc International, fabricant de vaisselle. Combien de millions l’État a-t-il encore versés à cette entreprise privée, gavée d’aides depuis des années ?

La publication des chiffres ne permet pas de discerner les investissements privés de ceux qui viennent de l’État, même s’il est certain que l’argent public sert encore à alimenter des fortunes privées sous prétexte de mauvaise passe pour l’entreprise.

Cela n’empêche pas la presse nationale de tresser des lauriers à Macron qui aurait déjà sauvé l’entreprise Arc, le « leader des arts de la table », à la fin de l’année 2014. L’usine compte encore plus de 5 000 salariés.

À l’époque, la famille Durand, seule actionnaire, s’était répandue sur ses prétendues difficultés économiques. Le groupe avait alors été racheté à 80 % par un fonds d’investissement américain, 20 % du capital restant à la famille Durand.

Ce rachat, présenté comme un sauvetage dont Macron se vante encore aujourd’hui, s’est traduit par 100 licenciements. L’usine a également été restructurée avec la systématisation du lean manufacturing censé éviter le gaspillage (la division de l’usine en plusieurs unités mises en concurrence les unes contre les autres) et, pour les salariés, la dégradation de leurs conditions de travail : des changements d’horaires imposés, le vol de jours de RTT pour les travailleurs de jour, la suppression des postes protégés, une intensification du rythme de travail et, malgré les licenciements, un recours important à la main-d’œuvre intérimaire, flexible à merci.

Les cadeaux que les actionnaires, les nouveaux et les anciens, ont alors touchés se comptent par centaines de millions d’euros : les banques privées qui effacent les dettes, le report par l’État de la dette fiscale, le CICE qui se monte chaque année à des millions d’euros, plus les différentes aides de l’État, de la région, du département et des communautés de communes. Tout cet argent est allé dans les poches des actionnaires.

Et comme les actionnaires millionnaires aiment ça, ils en redemandent, certains qu’ils sont que le président Macron sera aussi généreux avec eux que le ministre de l’Économie Macron.

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