Réunion du G7 : petits fours et barbarie31/05/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/05/2548.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Réunion du G7 : petits fours et barbarie

Les chefs d’État des sept pays les plus puissants de la planète se sont réunis en sommet les 26 et 27 mai à Taormine en Sicile. Ils ont posé pour les photographes, discuté de commerce international, tout en étant incapables de se mettre d’accord sur la lutte contre le réchauffement climatique, et ont pris des postures fermes contre le terrorisme.

Mais pendant ce temps, le monde dont ils se proclament les principaux responsables ne s’est pas transformé en hôtel de luxe pour tout le monde. Les chefs d’État pouvaient difficilement éviter la question des migrants que l’Italie aurait bien voulu voir traitée tant la situation est difficile, mais leur déclaration finale ne contient que quelques paragraphes à ce sujet. La principale préoccupation qui s’y exprime est celle du contrôle des flux migratoires et du droit des pays à protéger leurs frontières. À peine quelques mots sur le sort des migrants eux-mêmes, qui apparaissent dans ce texte bien plus comme une source de désordre que comme des victimes de la folie de cette société.

Macron a peut-être broyé la main de Trump en le saluant – si l’on en croit la presse – mais il a signé un texte compatible avec la démagogie anti-immigrés du milliardaire nationaliste.

La misère et la guerre qui ravagent une bonne partie de la planète sont le résultat de l’organisation capitaliste de la société et des choix politiques et économiques des puissants. Elles poussent des millions de personnes à fuir leur pays et à chercher refuge via un périple où elles sont à la merci de la faim, de la soif, de la noyade, des passeurs et des mafias. Les chefs des grandes puissances ont la bouche pleine de belles phrases sur les droits de l’homme, la démocratie et la sécurité. Mais ils n’ont rien à proposer pour répondre à la situation dramatique de millions de personnes qui est le résultat de leur politique.

L’État italien n’avait pas lésiné sur les moyens pour garantir le confort et la sécurité de ce beau monde : les hôtels ont dû annuler leurs réservations, la ville a été mise en état de siège et on a même construit à la hâte un héliport car la voiture de Trump serait trop large pour passer par les ruelles de la ville. Quant aux bateaux de ceux qui luttent pour secourir les migrants en perdition en Méditerranée et qui les déposent habituellement en Sicile, ils ont été priés pendant toute une semaine de débarquer bien plus loin en Italie. Tout un symbole.

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