Politique

Opération Macron : après la vedette, les choristes

Ceux qui ont fabriqué Macron et l’ont porté à la présidence travaillent désormais à le munir d’une majorité de députés à sa dévotion, à même d’assurer stabilité et continuité à la tête de l’État.

Les mêmes organes de presse, propriété des grands groupes capitalistes du pays, les mêmes faiseurs d’opinion tout dévoués à ces mêmes intérêts, chantent les louanges du président comme ils avaient chanté celles du candidat.

Macron est ainsi porté aux nues, serrant fermement la main de Trump, devisant avec Merkel, mesurant ses sourires à Poutine. Le Journal du dimanche, propriété du groupe Lagardère, a titré : « Comment Macron séduit le monde ». Un vrai magicien, ce président !

Pour ridicule qu’elle soit, cette campagne vise à combler le vide laissé par l’usure politique du PS d’une part, de la droite classique de l’autre. Le grand patronat a besoin, à la tête de l’État, d’un homme qui non seulement lui soit tout dévoué, mais aussi capable de faire passer sa politique avec le minimum d’à-coups. Macron a été choisi pour le rôle. Il a composé un gouvernement pour capter le maximum d’électeurs, en recrutant à la fois des caciques du PS et des jeunes ambitieux de LR. Et, ce faisant, il a un peu plus mis dans l’embarras les deux vieux partis de gouvernement.

La réussite de Macron à la présidentielle, le soutien unanime dont il jouit du côté du grand patronat, lui attirent bien des nouveaux convertis. Des politiciens en perdition, anciens ministres démonétisés comme Marisol Touraine ou Manuel Valls, des seconds couteaux déçus de la droite espérant un destin à la Édouard Philippe, le rejoignent chaque jour. Ce petit monde s’oppose aux nouveaux venus, issus de la prétendue société civile et tout aussi rapides que les politiciens chevronnés à flairer la bonne occasion. Dans certaines circonscriptions on trouve ainsi deux, trois voire plus de candidats se réclamant de la majorité présidentielle.

Même parmi les candidats qui portent encore les couleurs du PS ou de LR, beaucoup s’affirment prêts à travailler avec le président. Il faut évidemment comprendre : prêts à répondre au coup de sifflet si seulement on veut bien songer à eux.

Les travailleurs n’ont aucune raison de voter pour départager ces gens-là, ni de soutenir la gauche de gouvernement sous quelque bannière qu’elle se présente, et encore moins de favoriser le FN, ennemi mortel de la classe ouvrière. Que le Parlement soit aligné derrière Macron, godillot comme du temps de De Gaulle, ou divisé en groupes concurrents, Macron gouvernera pour le grand patronat et contre les travailleurs. Il a été choisi pour cela, il l’a annoncé, il a commencé à le faire et il continuera jusqu’à ce que les travailleurs eux-mêmes soient en mesure de l’en empêcher.

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