Imperial Tobacco-Seita – Riom : la lutte continue31/05/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/05/2548.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Imperial Tobacco-Seita – Riom : la lutte continue

Les travailleurs de la Seita, à Riom dans le Puy-de-Dôme, sont toujours mobilisés contre la fermeture de l’usine et les 329 suppressions d’emplois.

Depuis lundi 22 mai, ils ont bloqué l’usine, empêchant l’accès au dépôt de stockage approvisionnant les buralistes. Ils souhaitent ainsi faire pression sur les négociations, notamment celles concernant les indemnités de licenciement.

La CGT défend son projet alternatif de reprise de l’entreprise, souhaitant d’un côté entraîner le maximum de salariés pour financer le projet et, de l’autre, qu’Imperial Tobacco accepte de laisser l’usine et les machines et accepte également de racheter leur future production.

Les choix de ce groupe se jouent à une autre échelle. Il affiche des bénéfices record (2,3 milliards d’euros en 2015). Il est prêt à jeter à la casse des machines qui coûtent pas moins de 5 millions d’euros pièce.

Imperial Tobacco a même fait rentrer ces dernières années cinq lignes de production d’autres usines, fait attesté par huissier, pour prétendre investir dans la production locale et toucher ainsi des aides publiques, comme le CICE. Ces lignes n’ont jamais fonctionné. Par contre elles sont prises en compte aujourd’hui pour présenter l’usine en surcapacité de production… et justifier sa fermeture.

La direction refuse depuis le début d’écouter les salariés. Depuis le mois de décembre, ils continuent à faire les postes, mais ne travaillent plus. La direction, elle, fait monter la pression. Elle a recruté des vigiles pour surveiller les manifestants, comme s’il s’agissait de délinquants. Mardi 23 mai, un salarié à bout de nerfs a tiré sur le poste de gardiennage, sans faire de blessés. Il a été immédiatement arrêté, et condamné trois jours après à trente mois de prison, dont vingt-sept avec sursis. Le procureur de la République l’a justifié en disant qu’ « il n’est pas tolérable de résoudre des conflits par la violence ». Par contre, personne ne condamne la violence de jeter 239 travailleurs à la rue. Comme l’a souligné leur avocat, Jean-Louis Borie, « les salariés […] affrontent une violence sociale organisée, millimétrée, institutionnalisée : celle de la direction de l’entreprise et du groupe auquel elle appartient. »

Face aux exploités, la justice est vindicative. Face aux exploiteurs, elle est toujours compréhensive.

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