Leur société

Affaire Hanouna : la bêtise, ça rapporte

Cyril Hanouna fait à nouveau parler de lui pour une séquence de son émission « Touche pas à mon poste » : le 18 mai il a étalé des préjugés homophobes en direct, à l’occasion d’un canular d’une bêtise affligeante.

Après avoir assumé sa provocation comme à son habitude, l’animateur a finalement choisi de présenter des excuses et des regrets.

Le CSA n’y est pour rien. Celui-ci aurait reçu plus de 20 000 plaintes pour cette émission mais il lui faudra des mois avant de prendre la moindre décision.

Quant à Vincent Bolloré, le patron de Vivendi et de la chaîne C8 qui héberge l’émission, il se moque éperdument de cet étalage de stupidité. Cette chaîne tirerait 50 % de ses revenus publicitaires de l’émission et aurait signé un contrat en or de 50 millions d’euros par an avec la société d’Hanouna.

L’animateur et la chaîne auraient finalement cédé à la pression des annonceurs. De nombreuses marques, soucieuses de ne pas écorner leur image, ont en effet suspendu leurs spots publicitaires à l’heure de l’émission, au point que celle-ci n’a été interrompue par aucune coupure publicitaire la semaine du 23 mai.

Mais de telles émissions, leurs présentateurs imbus de leur personne, sûrs de leur bêtise, et leurs dérapages contrôlés douteux, sont un des produits d’un système médiatique. Les groupes capitalistes le dominent et l’orchestrent en tant que propriétaires ou annonceurs mais toujours, directement ou pas, pour leurs profits.

La course au profit ainsi que le mépris dans lequel les puissants tiennent les classes populaires se traduisent par ces programmes propageant la bêtise, le seul coût un peu important étant le salaire d’un bateleur douteux transformé en « star du PAF ».

Il y a pourtant toutes les compétences pour faire de la télévision un instrument de culture et des millions de téléspectateurs n’attendent que cela. Mais c’est trop cher et pas assez rentable pour les marchands de soupe.

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