Politique

Valise diplomatique : pour 385 000 euros

Lundi 22 mai a commencé à Paris le procès de l’ex-ambassadeur de France Boris Boillon. Le prévenu avait été arrêté en 2013, gare du Nord, porteur d’une valise contenant 385 000 euros en billets de banque qu’il comptait faire passer en Belgique.

Outre le fait qu’il est interdit de transférer de telles sommes en liquide sans en référer à l’administration, depuis, les juges se demandent d’où vient cet argent.

Boris Boillon a été ambassadeur en Irak puis en Tunisie, nommé par l’administration Sarkozy. Comme tout diplomate, sa mission essentielle consistait à favoriser, voire à négocier les affaires des capitalistes français. Il a donc acquis une certaine dextérité dans la culture des relations d’affaires et la pratique du graissage de patte. Mais alors, pourquoi ne pas faire fructifier ses relations pour son propre compte ? Boillon a démissionné du corps diplomatique pour se lancer dans les affaires et il est devenu consultant, exerçant naturellement dans les mêmes régions et avec les mêmes personnes que lorsqu’il était ambassadeur.

Les billets de banque retrouvés viendraient, d’après ses dires, de commissions touchées lors de transactions tout à fait honnêtes, mais en liquide, faute d’un système bancaire performant en Irak. On verra où les juges fixeront, cette fois-ci, les limites de l’honnêteté commerciale, voire s’ils découvriront que Boillon jouait aussi un autre jeu, par exemple en transportant du cash depuis la Libye jusqu’aux caisses de campagne de Sarkozy.

Quant au fait qu’un haut fonctionnaire fasse en petit et à son profit ce que l’État et la classe capitaliste font en grand, c’est une loi de la nature, ni condamnable, ni amendable, ni surprenante.

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