Politique

Mélenchon : être fort, mais dans quel but ?

Le 21 mai, Jean-Luc Mélenchon était l’invité de l’émission Dimanche en politique, sur France 3. Interrogé sur ses intentions de mobiliser les travailleurs en cas de nouvelles attaques contre le Code du travail, il a répondu qu’il espérait que ce ne serait pas nécessaire.

En effet, selon Mélenchon, il suffirait de bien voter aux élections législatives – entendez : pour les candidats de la France insoumise – afin qu’une majorité parlementaire fasse échec aux plans du gouvernement. « Si nous sommes assez forts, nous sommes capables d’entraîner ce qu’il reste du PS et faire une majorité à l’Assemblée », a-t-il aussi déclaré.

En quoi cette majorité pourrait-elle changer quoi que ce soit à l’application des lois, alors que Macron a déjà annoncé que le gouvernement imposerait ses mesures antiouvrières par ordonnances ? En outre, sans remonter loin dans le passé, la mandature de Hollande a largement montré que, même lorsque le Parlement avait une majorité dite de gauche, cela n’avait pas été un frein aux attaques du patronat contre les travailleurs.

Mais le problème de Mélenchon n’est pas tant le vote de bonnes ou de mauvaises lois que son avenir personnel. S’appuyant sur son bon résultat à l’élection présidentielle face à celui du PS, il se voit déjà en leader incontesté d’une nouvelle gauche, capable de faire le balancier avec la droite dans le jeu traditionnel de l’alternance politicienne, même si les acteurs ont changé.

Dans cette comptabilité mesquine du nombre de députés élus, les préoccupations de l’ensemble des travailleurs, emploi, salaire, logement, santé, éducation, sont bien oubliées.

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