Tati flingueur : ça ne passe pas !10/05/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/05/2545.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Tati flingueur : ça ne passe pas !

Jeudi 4 mai, le magasin Tati de Paris Barbès est resté rideaux baissés. Les 150 travailleurs du magasin ont déserté les rayons et plusieurs dizaines d’entre eux ont manifesté sur les trottoirs pour dénoncer les menaces de licenciements qui pèsent sur eux suite à la mise en redressement judiciaire de l’enseigne, filiale du groupe Eram.

Au total, ce sont au minimum 700 des 1 720 emplois de Tati qui sont menacés. Mais dans tous les magasins, les suppressions d’effectifs ont déjà commencé. Ainsi à Fleury-Mérogis, en région parisienne, les effectifs sont passés de 20 à 12. Tout a été fait à coups de pressions pour dégoûter les salariés et les pousser au départ. La méthode patronale est la « rupture conventionnelle » officiellement présentée comme une séparation à l’amiable, mais qui cache en réalité dans la plupart des cas des licenciements bien réels mais non reconnus. C’est tout bénéfice pour le groupe Eram mais aussi pour les futurs repreneurs qui ciblent une partie des magasins et des effectifs.

Sept offres de reprise ont été déposées auprès du tribunal. Parmi elles, celles des enseignes Gifi, Stokomani, La Foir’fouille ou Centrakor. Toutes sont des offres de reprise partielle. Cela inquiète les salariés de Tati d’autant plus qu’ils sont totalement tenus à l’écart des tractations en cours. Et leur crainte, à juste titre, est que le démantèlement de l’enseigne et la vente à la découpe des magasins se traduisent par des centaines de licenciements.

Les travailleurs ont raison de ne pas se contenter d’attendre les décisions des tribunaux ou l’apparition de repreneurs vautours. Plus ils resteront soudés et décidés à défendre leurs droits collectivement, plus ils seront en position de se faire entendre.

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