Whirlpool – Amiens : débrayages et blocage de l’usine03/05/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/05/2544.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Whirlpool – Amiens : débrayages et blocage de l’usine

Depuis le 27 avril, les ouvriers se relaient en étant en grève une heure ou deux par jour pour tenir à plusieurs dizaines un piquet devant l’usine.

Ils ont entassé une montagne de pneus et brûlent en permanence des palettes. Ils bloquent la sortie des produits encore assemblés, ainsi que l’entrée des matières premières nécessaires à la production. Les bateaux qui transportent les uns et les autres sont, de fait, coûteusement bloqués dans le port du Havre. Dans un premier temps la direction avait manié la carotte et le bâton pour tenter de continuer à sortir la production, en ayant recours à un huissier et en proposant une prime. Aujourd’hui la production est quasiment paralysée. Une majorité de la maîtrise elle-même ne croit plus aux mensonges du patron.

Avec l’aide du président de la région Xavier Bertrand, du maire et de l’administration Direccte, la direction cherche à faire accepter la fermeture de l’usine en alimentant l’espoir fallacieux d’un repreneur qui s’installerait sur le site et embaucherait une partie des salariés. La piste la plus sérieuse qu’ils agitent sous les yeux des ouvriers est celle d’une entreprise parisienne spécialisée dans la blanchisserie comptant en tout et pour tout 30 salariés. Elle serait éventuellement désireuse d’étendre ses activités dans les locaux de plusieurs centaines d’hectares de l’usine.

En plus du maintien des emplois au travers d’un repreneur sérieux, les ouvriers exigent une prime extra-légale pour leur permettre de faire face à un avenir plus qu’incertain dans une région où les usines ferment les unes après les autres. Ils savent que les actionnaires de la multinationale ont engrangé de plantureux profits, qu’ils ont, selon les syndicats, perçu 40 millions d’aides de l’État au titre du CICE. Le salaire annuel du PDG du groupe, Jeff Fetting, treize millions d’euros, suffirait à lui seul à maintenir les salaires et l’emploi de plus de cinq cents salariés, qu’ils soient embauchés, intérimaires ou sous-traitants.

L’ennemi des ouvriers de Whirlpool Amiens, ce ne sont pas les travailleurs polonais payé 400 euros, ni les Ukrainiens encore plus pauvres qui viennent trouver du travail en intérim dans l’usine polonaise. Ce sont les gros actionnaires capitalistes jamais rassasiés par les profits.

Partager