TIM – Quaëdypre : mobilisation contre le massacre des emplois26/04/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/04/2543.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

TIM – Quaëdypre : mobilisation contre le massacre des emplois

L’entreprise TIM à Quaëdypre, près de Dunkerque, fabrique des cabines de chantier pour les grandes entreprises de matériels de BTP comme Manitou, Hitachi, Caterpillar... Elle appartient au groupe allemand Fritzmeier qui emploie 2 000 salariés dans huit sites en Europe et possède quatre co-entreprises en Amérique du Nord et du Sud et en Asie.

L’usine a beaucoup grandi, et beaucoup rapporté aux patrons, passant d’une centaine de salariés lors de son achat en 1982 à 940 en 2006-2008. Ce n’est pas pour autant que durant les dix dernières années, les patrons y ont investi. Ils ont usé jusqu’à la corde un matériel vieillissant et n’ont pas renouvelé leur gamme.

En octobre 2016, la direction a argué d’une baisse des commandes pour mettre en place un plan de sauvegarde de l’emploi qui n’était qu’un plan de licenciements de 123 travailleurs. Le 31 janvier 2017, l’entreprise a été placée en redressement judiciaire, ce qui gelait ses dettes et particulièrement celles dues aux travailleurs licenciés : capitalisation, prime extra-légale, coût des formations qui ont été arrêtées. Mais Fritzmeier a trouvé quand même au mois de mars trois millions d’euros pour éviter la liquidation judiciaire et arriver ainsi à la mise en vente de l’entreprise le 12 avril.

Le 19 avril, l’envoyé de la direction de Fritzmeier – payé 45 000 euros brut par mois pendant un an – a expliqué devant les ouvriers assemblés que, pour que l’usine puisse être vendue, il faudra accepter 200 à 250 licenciements, le passage de 35 à 39 heures, la mise au rancart des accords d’entreprise. D’ailleurs, l’acheteur pourrait être une filiale de Fritzmeier, qui reprendrait TIM à des conditions d’emplois et de salaires bien inférieures.

Tout de suite, les ouvriers se sont mis en grève. Ils sont allés nombreux à une manifestation de la CGT l’après-midi à Dunkerque pour l’emploi. La grève a continué vendredi 21 avril et lundi 24. D’autres actions sont prévues dans les semaines à venir.

Depuis 35 ans, Fritzmeier a gagné énormément d’argent grâce au labeur des salariés de TIM. Il n’y a aucune raison que les travailleurs fassent les frais de la baisse des commandes. Le travail restant devrait être partagé et les salaires payés sur les profits accumulés par le groupe Fritzmeier.

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