Leur société

Des travailleurs poursuivent la lutte

Alors que pendant les cinq semaines de grève générale, les revendications propres aux travailleurs et aux chômeurs ont été mises au second plan, ceux-ci montrent aujourd’hui leur détermination, et avec raison. Ils tiennent à défendre leurs propres intérêts après avoir contribué à défendre les intérêts généraux des autres catégories sociales.

Les travailleurs de l’EDF réclament la fin du plan d’austérité et du plan social que veut mettre en place la direction. Ils dénoncent aussi l’agression du directeur contre Davy Rimane, le secrétaire général du syndicat UTG de l’énergie et leader de la grève générale. Ils réclament le départ de ce directeur. Ils exigent aussi des moyens supplémentaires pour travailler dans de meilleures conditions. Le lundi 24 avril, ils ont bloqué l’hôtel Royal Amazonia à Cayenne où s’est réfugiée la direction depuis la grève générale, afin de la contraindre à céder. En vain. Ils sont décidés à poursuivre la grève jusqu’à satisfaction.

Les employés de l’hôpital de Cayenne, très en colère, sont en grève. Ils réclament notamment des embauches supplémentaires et ont défilé dans les rues le 24 avril. Ils ont dressé un barrage à l’entrée de l’établissement et y tiennent leur piquet de grève. Les 60 millions d’euros obtenus dans le cadre de l’accord d’urgence doivent tout juste servir à payer les fournisseurs et ne suffiront pas à faire fonctionner l’hôpital convenablement. « Une chose est certaine, nous ne retournerons pas travailler avec un hôpital qui reste dans les mêmes conditions qu’au début du mouvement de grève », a déclaré leur porte-parole, déléguée de l’UTG.

Lundi 24 avril, les grévistes ont forcé l’entrée de l’Agence régionale de santé (ARS) pour être reçus par son directeur. Ce dernier a proposé une négociation jeudi 27 avril.

Les travailleurs du GPAR (groupement pétrolier) de l’aéroport Félix-Eboué poursuivent aussi la grève pour de meilleures conditions de travail et le respect des règles de sécurité. Ils sont soutenus par le personnel de la compagnie Air Guyane.

Ceux qui voulaient étouffer les revendications propres aux travailleurs dans le cadre de « la défense de la Guyane » sont aujourd’hui contredits. Ceux qui constituaient la colonne vertébrale de toute la grève générale montrent qu’ils ne sont pas que des supplétifs. Ils se battent aujourd’hui pour leur propre compte et rappellent leur existence aux notables, aux patrons, aux classes aisées. C’est cette prise de conscience-là qui les rendra demain plus forts sur le plan politique. Et cela aussi est à mettre au compte des acquis de la grève générale et de la révolte populaire en Guyane.

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