Whirlpool – Amiens : en manifestation à Paris19/04/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/04/p7_Whirlpool_20170418_160834.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Whirlpool – Amiens : en manifestation à Paris

Protestant contre la fermeture annoncée pour juin de leur usine, 160 ouvriers de l’usine Whirlpool d’Amiens, l’essentiel de la production, ont fait grève et manifesté à Paris mardi 18 avril.

Illustration - en manifestation à Paris

Celui ayant le moins d’ancienneté cumule 18 ans de dur labeur à la chaîne et tous savent qu’avec l’avalanche de fermetures dans la ville, il sera extrêmement difficile de retrouver un travail.

Les travailleurs sont furieux que le numéro un mondial de l’électroménager, qui a déclaré près d’un milliard de bénéfices l’an dernier, ferme l’usine. Ils ont accepté en 2009 de renoncer à 14 jours de RTT, à deux samedis, à toute augmentation de salaire, en échange de la promesse du maintien de l’emploi. Ils voient à présent leur direction leur envoyer les huissiers lorsqu’ils prennent une pause pour parler de leur situation, ainsi que des contrôleurs lors des arrêts maladie. On leur promet une prime pour qu’ils travaillent à fond jusqu’au licenciement !

Les salariés sont révoltés en voyant les aides publiques que leurs actionnaires ont touchées, sous prétexte de les encourager à maintenir l’emploi, et qu’ils n’auront pas à rendre.

S’étant rendus au siège à la Défense, les manifestants se sont entendu dire qu’il y aurait peut-être deux repreneurs, sans pouvoir savoir ni les noms des entreprises ni la nature de leurs activités. Les ouvriers espèrent retrouver ainsi un CDI, même avec un salaire inférieur. Mais ils veulent une indemnité extralégale importante de Whirlpool afin de compenser ce qu’ils risquent de perdre en revenus, et parce qu’ils ne veulent pas avoir tout perdu si le repreneur ferme rapidement. Certains se rappellent que les patrons de Goodyear avaient utilisé pendant des mois l’espoir fallacieux d’un repreneur afin de détourner les ouvriers de la lutte.

Les grévistes ont ensuite défilé sur le Champ-de-Mars. « Il faudrait une révolution », a dit une salariée à Nathalie Arthaud, en s’excusant de formuler une solution qui pourrait choquer. Un autre l’a reprise, affirmant que ce serait peut-être trop violent. Nathalie, seule candidate venue les soutenir, a fait remarquer que ce qui était violent était ce qu’ils vivent, toutes ces années d’exploitation, de sacrifices pour être finalement jetés à la rue.

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