Leur société

La peur du rouge

Depuis que les sondages donnent Mélenchon presque à égalité avec eux, Fillon et Macron le traitent comme l’homme à abattre.

Fillon parle du « programme communiste de M. Mélenchon », trouve son discours « digne du PCF des années 1960 » et dit qu’il « se rêve en capitaine du cuirassé Potemkine ». La chanson plaît au public de droite, aux anticommunistes et aux intégristes catholiques qui forment le noyau des troupes de Fillon. Et c’est le nouveau stratagème utilisé par celui-ci pour mobiliser les électeurs de droite assez écœurés pour s’abstenir.

Macron fait vibrer la même corde chez les centristes et les sociaux-démocrates qui le suivent. Lui aussi parle, à propos de Mélenchon, de « programme communiste », de « gauche communiste ». Quand Mélenchon parle de paix, Macron souligne que c’est « comme le PC de Moscou ».

Tous deux savent bien sûr que Mélenchon n’a rien de communiste : tout son passé de notable du Parti socialiste en témoigne. Le PCF a finalement décidé de le soutenir, et Mélenchon accepte volontiers ce soutien. Mais cela montre seulement que, comme Mitterrand ou Jospin en leur temps, il sait que ce ralliement du PC ne l’engage à rien.

En revanche, dans le grand cirque électoral, lorsque Fillon et Macron mobilisent leur électorat en agitant la peur du rouge et des partageux, ils montrent leur hostilité profonde à tout ce qui évoque le mouvement ouvrier.

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