Collision ferroviaire : défaillances de la sécurité19/04/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/04/2542.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Collision ferroviaire : défaillances de la sécurité

Pourquoi deux trains se sont-ils percutés de face le 14 février dernier à Dudelange au Luxembourg ? Pourquoi les systèmes de sécurité n’ont-ils pas fonctionné ? Deux mois après l’accident, aucune explication n’est donnée par la SNCF et son équivalent luxembourgeois, les CFL, pour qui c’est « circulez il n’y a rien à voir ».

Pourtant, c’est la deuxième catastrophe ferroviaire en dix ans quasiment au même endroit. Un rapport de la SNCF paru dans la presse régionale début avril ainsi qu’un communiqué de la justice luxembourgeoise qui enquête sur cette catastrophe ferroviaire battent en brèche l’idée qui rejette la seule responsabilité de la faute humaine du conducteur, mort dans la collision. Des défaillances techniques sont établies, même si l’on n’en connaît pas les détails, et c’est bien ce qui inquiète cheminots et usagers.

Comme toujours, dès les premières heures qui ont suivi le drame, le lampiste a été mis en cause. Le conducteur du train luxembourgeois était accusé de ne pas s’être arrêté au feu rouge. Le bruit avait même couru qu’il avait voulu se suicider, ce qui est totalement exclu. En effet il avait bien actionné l’arrêt d’urgence quand il était passé au feu rouge, mais il était trop tard : un feu rouge est normalement précédé sur la voie d’un signal d’avertissement, qui prévient le conducteur que le prochain feu sera au rouge. Quand le signal est en position avertissement, un contact fixe dans la voie (appelé crocodile) envoie un signal à l’automotrice, ce qui déclenche automatiquement un freinage d’urgence. Cela n’a pas été le cas, aucun signal n’a été reçu par l’automotrice. Pourquoi ? On n’en sait rien.

Si le système avait fonctionné, le train serait arrivé au feu rouge à une vitesse réduite, et il aurait pu être arrêté avant la collision.

Depuis l’accident du 14 février, la direction a même reconnu dans la presse que ce genre d’incident, la non-transmission de signaux à la cabine du conducteur, s’était reproduit, sans conséquence heureusement, et cela à plusieurs reprises.

Dans cette catastrophe, un conducteur CFL est mort, tandis que le conducteur et la contrôleuse SNCF s’en sont miraculeusement sortis, même s’ils ont été blessés.

Face aux cheminots de l’intersyndicale CGT-CFDT-Sud qui tentent de faire valoir leur droit de retrait tant que toutes les causes de l’accident ne sont pas élucidées, la direction s’est montrée extrêmement agressive, procédant à des intimidations, des retraits sur salaire et refusant toutes les propositions de l’intersyndicale.

Tous les jours, 10 000 usagers utilisent cette voie entre Thionville et Luxembourg. Pourtant, les directions de la SNCF et des CFL ne semblent pas gênées de continuer à faire rouler les trains sans connaître les raisons qui ont fait que deux d’entre eux aient pu entrer en collision.

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