Présidentielle : les dirigeants changent, l’appareil d’État reste12/04/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/04/2541.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Présidentielle : les dirigeants changent, l’appareil d’État reste

Le choix du président de la République est présenté comme l’acte déterminant pour toute la vie du pays. Les candidats prétendent influer sur la vie économique, sociale, culturelle, améliorer la vie de tous et de chacun.

Il y a pourtant deux domaines sur lesquels ils n’ont et ne veulent avoir aucune action : la propriété privée des moyens de production et d’échange ; l’appareil de l’État. Les deux domaines sont intimement liés et déterminent en fait tout le reste.

La bourgeoisie, détentrice des moyens de production, des banques, des chaînes de commerce, sait que tous les prétendants à l’Élysée sont à son service : ils ont été sélectionnés pour cela. Macron, Fillon, Hamon, Mélenchon ont fait leurs preuves en tant que ministres. Le Pen en rêve depuis toujours. Aucun d’entre eux n’oserait s’en prendre, même en parole, à la propriété privée.

L’État, que le futur président est censé diriger, est une machine bien huilée au service des possédants. Il est composé de milliers de hauts fonctionnaires sélectionnés dans les grandes écoles, puis par des années passées au service des grands groupes ou des ministères, et le plus souvent les deux à la fois. Ces hauts fonctionnaires sont peu connus, si ce n’est dans le cercle très étroit des grands dirigeants d’entreprise. Mais lorsque le gouverneur de la Banque de France, par exemple, consent à être interrogé, le journaliste est encore plus déférent que pour un président en exercice.

Ces serviteurs de luxe, alliés ou parents de la grande bourgeoisie, n’ont de comptes à rendre qu’à cette dernière. Ils assurent la continuité du fonctionnement de l’État au service des puissants. Ils ne changent pas en fonction des élections. Leur poste ne dépend pas de leur habileté politique ni de leurs succès auprès des électeurs, mais de leur capacité à servir le grand capital.

Quel que soit l’occupant de l’Élysée et son programme, l’État paie sa dîme aux banquiers et vole à leur secours le cas échéant, prend les mesures utiles pour pressurer les travailleurs et augmenter les profits, sert de commis voyageur aux industriels, déverse les fonds publics dans les caisses privées, combat bec et ongles toute velléité des travailleurs de redresser la tête, fait la guerre s’il le faut pour défendre les intérêts du capital.

Le métier du président consiste seulement à trouver les mots pour faire passer cette politique auprès de la population. Chacun le fait certes avec son vocabulaire et en fonction de la clientèle de son parti. Mais les travailleurs n’ont pas à choisir entre des gens qui n’ont d’autre objectif que de mener la lutte de classe contre eux.

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